Edouard Tétreau

La quatrième de couv' annonce: "mesurons-nous le danger d'abandonner aussi facilement à autrui notre épargne, nos projets et nos entreprises?".



Sans doute pas. Mais ce n'est pas avec ce bouquin que l'on y verra plus clair. C'est un peu comme le Knock de Jules Romains: divertissant, mais insuffisant pour comprendre la médecine.



Malheureusement, tout comme avec Knock et sa clientèle crédule, on reste dans la caricature. L'objectif des gérants de fonds par exemple est réduit aux OPAs. Plutôt que d'analyser leurs stratégies, l'auteur préfère en brocarder un pour son puritanisme affiché, et raconter ses penchants pour les prostituées et le hôtels de luxe. Un tout petit peu réducteur, non?



Oh certes, le livre est divertissant. L'auteur, faussement modeste, admet parfois s'être trompé, mais délivre aussi complaisamment quelques scènes qui le mettent en valeur.



Au final, la morale est hyper-conservatrice: le travail, y'a que ça de vrai, Marx n'était qu'un vieux fou barbu, y'a des entreprises bien gérées, et Viviane Forrester - auteur de l'horreur économique - n'a rien compris à l'économie.



Bref, circulez, y'a rien à voir, ce monde est parfait! Ne cherchons surtout pas à améliorer le système. Ni même à comprendre pourquoi il se plante parfois. Tiens, par exemple, pour un livre sorti en 2005, peu de temps après la faillite de LTCM - qui a failli faire écrouler le système bancaire américain, on ne trouvera ici aucune analyse de cette histoire. Ni de ses conséquences: où est passé le pognon?