J'en étais arrivée à un point où plus rien ne semblait justifier un rythme aussi dingue. Une telle masse de boulot, tant d'heures passées sur le pont, nous avaient mené à quoi, finalement ? Un beau train de vie, c'est sûr, mais à quoi bon quand on a ni le temps ni l'énergie pour en profiter ? Pire, quand on n'a pas un instant pour l'autre, et encore moins pour soi-même ?
Mon expérience m'a prouvé qu'il y a deux problèmes majeurs qui nous compliquent la vie par-dessus tout. Le premier est un combat de tous les instants : terrasser la frénésie de consommation et endiguer le flot de fatras qu'on accumule. Ici comme ailleurs, en prendre conscience, c'est déjà faire un pas vers la solution.
Le plus dur quand on cherche à se simplifier la vie, c'est de remettre en cause toutes les idées reçues qui nous l'ont rendue si compliquée.
Au niveau le plus basique, le processus de simplification permet d'élaguer dans le nombre incroyable de possibilités qui se présentent tous les jours devant nous, et qui prennent tellement de temps et d'énergie.
Il n'y a pas si longtemps, quand on avait envie d'une glace, c'était vanille, fraise ou chocolat. Aujourd'hui, il faut choisr parmi des dizaines de parfums.
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Les uns comme les autres, on en est arrivé au point où on passe plus de temps à choisir le parfum, qu'à apprécier la glace.
Le second gros morceau, c'est cette manie qu'on a souvent de dire "oui" quand on pense "non", une habitude qui nous empoisonne la vie à plus d'un niveau.
Oh, vivre simplement n'est pas une panacée. Ce n'est pas ça qui va résoudre tous nos problèmes. Ce n'est certes pas ça qui changera la face du monde. Mais c'est déjà un début.