Je ne vivais qu'en fonction de la peinture ; je voyais tout sous la forme d'un dessin, le tournoiement d'une jupe sur le trottoir, les mains rugueuses d'un ouvrier mangeant non loin de moi, le pain, la bouteille de vin, les reflets auburn dans la chevelure d'une femme, les feuilles, les ramages du premier arbre. Par exemple, je ne m'arrêtais jamais à regarder un enfant dans la rue pour l'enfant en soi. Je le voyais déjà comme un tracé sur le papier ; je devais capter avec exactitude la pureté du menton, l'arrondi de la petite tête, le nez presque toujours minuscule, la bouche douce, jamais immobile.