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Citation de lilianelafond


L’élément de contagion, tellement important en cas d’épidémie, a pour effet de porter les gens à s’isoler. Le plus sûr est de n’approcher personne, n’importe qui pouvant déjà être contaminé. Certains fuient la ville et se dispersent sur leurs terres. D’autres s’enferment dans leurs maisons et ne laissent entrer personne. Chacun évite l’autre. Maintenir la distance est l’ultime espoir. La perspective de vivre, la vie elle-même s’expriment pour ainsi dire dans cette distance par rapport aux malades. Les contaminés se transforment progressivement en masse morte, les autres se tiennent à l’écart de tout le monde, souvent même de leurs proches parents. Il est à noter que c’est ici l’espoir de survivre qui fait de l’homme un individu isolé, face à lui la masse de toutes les victimes.
Mais dans cette condamnation collective où quiconque est touché passe pour perdu, voici le plus étonnant : il y a un petit nombre de gens comptés qui guérissent de la peste. On peut imaginer ce qu’ils éprouvent au milieu des autres. Ils ont survécu, et ils se sentent invulnérables. Ainsi, ils peuvent même se payer le luxe d’avoir pitié des malades et des moribonds dont ils sont entourés. « Ces gens-là, dit Thucydide, se sentaient si exaltés par leur guérison qu’ils pensaient ne plus pouvoir même à l’avenir jamais mourir de maladie.
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