...mon père lisait journellement le Neue freie Presse, et c'était un grand moment quand il dépliait son journal. Il n'avait plus d'yeux pour moi une fois qu'il avait commencé à lire, je savais qu'il ne me répondrait en aucun cas...Je cherchais à savoir ce que le journal pouvait bien avoir de si attirant; au début, je pensais que c'était son odeur ; quand j'étais seul et que personne ne me voyait, je grimpais sur la chaise et flairais avidement le journal. Ensuite seulement , je m'aperçus que la tête de mon père ne cessait de pivoter tout le long du journal; je fis de même derrière son dos, tandis que je jouais par terre, donc sans même avoir sous les yeux le journal qu'il tenait à deux mains sur la table. Un visiteur entra une fois à l'improviste et appela mon père qui se retourna et me surprit lisant un journal imaginaire.