Ce qu'elles m'ont appris est inépuisable ; mais j'ai parfois l'impression de n'être exposé à l'immense force de leur rayonnement dans le but précis de me prouver combien peu je suis moi-même. Elles me contraignent à faire moi-même peu de choses ; car pour celui qui les connaît rien n'est créateur, tout existant déjà chez elles. L'homme a commencé comme poète, qu'elle qu'ait été cette époque ; et depuis, comme poète, il n'a cessé de s'amoindrir.
On ne s'évalue qu'en se comparant à ses contemporains. Celui qui les ignorent ne veut pas prendre sa mesure. Il est possible que je cherche à éviter toute compétition ; elle pourrait fausser ce qui représente pour moi l'essentiel. Mais il est vraisemblable aussi que j'ai trop, et fondamentalement, dévié vers une origine grandiose où chacun disparaît.