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Citation de rkhettaoui


Les ragots se propageaient toujours de façon effrénée au printemps. Ils coulaient comme l’eau d’un ruisseau après le dégel ; ils se répandaient comme du pollen. On ne pouvait pas s’empêcher de les répéter, de la même façon qu’on ne pouvait s’empêcher de frotter nos yeux allergiques.
Nous n’étions pas mal intentionnés, méchants ou cruels. On mourait simplement d’ennui et après une longue période sans les touristes, l’argent ou la magie de l’été, nos réservoirs étaient vides.
De plus, on était des êtres humains, en proie à la curiosité. On avait conscience que des choses se passaient ailleurs dans le monde, qu’on décodait des génomes humains sur le campus du MIT, que les plaques tectoniques bougeaient en Californie, que Poutine faisait la guerre à l’Ukraine, mais ces événements ne retenaient pas autant notre attention que ceux qui se déroulaient sur les cent soixante-huit kilomètres carrés de notre île.
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