D’UNE FISSURE
je m’écris d’entre les
fissures, d’entre les nœuds
du bois, dans
la poussière sous le tapis :
l’obscurité, qui attend
d’entrer, s’engrumèle
de cernes
*
comme sur une feuille
recroquevillée
que l’on lisse
reste la
trace
fissure
à colorer
notre encre.
(nous nous imprégnons
d’arêtes infinies.)
*
on me voit seulement
à contre-jour,
matière semblable
au blanc d’oeuf,
enduit dégoulinant
de la fissure :
un alphabet braille
d’os qui veulent
s’évader.
*
et le dos se
fissure, gousse
de semences
qui poussent,
qui s’ouvrent en branches,
buisson de doigts
qui ne parvient jamais à toucher,
qui taille l’air de ses ongles.