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Citations de Elisa Biagini (37)


Elisa Biagini
si le monde où tu ne laisses pas d’ombre
te pousse dans un angle muet
que ce ne soit pas un récit ronflant
mais parole posant de l’ombre entre tes mains
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Debout, sur le seuil,
* mon œil dans ta
main, * ta langue sur mon oreille :
c’est ainsi que nous nous connaissons,
en nous touchant, parce que
la pupille est dilatée
par l’effort, les papilles
comme papiers de verre.
Si le plancher cède, si la
voix sombre,
          c’est ici,
dans l’air
que nous tient
la parole-branche.


* dialogue imaginé par Elisa Biagini entre ses amis,
Emily Dickinson et Paul Ceylan.
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4

Être ici, c’est piétiner nos propres ombres. Même si
au loin je vois la lave sous la motte : elle a la couleur
du nuage qui renvoie le regard, d’un couteau entre
deux pages.



/ Traduit de l’italien et préfacé par Roland Ladrière
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3

Dans cette obscurité blanche j’ai recueilli de la terre
dans mes poches, des électrons sous mes ongles. Tu
augmentes de dimension, tu m’embrasse à la ra-
cine des oreilles.



/ Traduit de l’italien et préfacé par Roland Ladrière
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Il n'y a pas de réservation…



Il n'y a pas de réservation
pour ce voyage :
c'est nous qui naissons réservés, et
perpétuellement
on fait et défait
ses valises, on vérifie
qu'on a bien tous
les papiers
en mains


/traduit de l'italien par Roland Ladrière
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Un jour la parole...



Un jour la parole
- celle-là - ne sort pas,
reste matière en attente :
tapis retiré
dessous les pieds
tu restes immobile, cherchant
à en découvrir le son
dans la chambre


/traduit de l'italien par Roland Ladrière
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LES NUITS SE FERMENT…


Les nuits se ferment
dans ma
paume,
      je te touche
et tu es d’encre.



Trop de choses déjà dites,
déjà trop respiré,

dans la paume
rien qu’une pierre recrachée,
petite comme
une amande

(le doux est trop
caché et trop
dure la coquille).

Compte-moi parmi les amandes.



La langue vole un peu partout, roule,
jette-la, jette-la
ainsi tu l’auras à nouveau :
ce sera un battement d’oreille,
une aile qui s’ouvre pour mesurer le ciel.
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6

Pendant la nuit, l’oreille droite sèche, le pied bat-
tant en rêve : tu t’approches et me détends les rides
du front. Et moi, le matin, je me rehausse toute
empreinte effacée.


/Traduit de l’italien par Roland Ladrière
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Quelle blancheur recouvre mon nom...



Quelle blancheur recouvre mon nom ?
Quelle mémoire pour chaque cellule ?
Quelle est la rumeur de la première synapse?
Pourquoi suis-je en attente de couleur ?
Pourquoi ma toux est-elle de verre ?

Où est le temps dans ma peau ?


/traduit de l'italien par Roland Ladrière
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2

J’ai vu de grenouilles, des tissus, une tête revenir à
la vie : où est la langue électrique qui donne voix et
regard à ta chair mélancolique ?


/ Traduit de l’italien et préfacé par Roland Ladrière
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1

Nous sommes des oiseaux fuyant le froid allant vers
le nord où le vent emporte salive et syllabes. Ici réu-
nis, à ce verre engourdi par notre haleine.



/ Traduit de l’italien et préfacé par Roland Ladrière
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Approchés du miroir d'écrire



Approchés du miroir d'écrire :
mordre la terre, manger l'ombre.
Nous sommes pétris de poussière et de sommeil,
quatre pattes retournant où l'on n'est jamais allé
une langue rappelant ce qui n'est pas arrivé.
Épais retour du temps
trace, la nôtre,
s'effaçant dans l'aller


/exergue
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Entre nous la voix ne
mène pas et n'arrive pas, comme un
sèche - cheveux dans l'eau,
mais s'arrête comme
par un interrupteur,
allumé ou éteint
au hasard.
Nous sommes tous les deux un pays
sous embargo,
qui prospère sur les parenthèses et les
silences, sur les coupures de courant, de
sorte que lorsque la lumière
revient, nous avons déjà
oublié quoi dire.
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Mes lèvres, les
tiennes, sont
les fentes
où tombent
les monnaies, clefs
des portes qui
s’ouvrent ailleurs.
...


Sur l’arête du
congé, j’écorche
ma respiration.
Le souffle
ravaudé d’un
fil plus obscur :
d’abandon.
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5

Le cratère d’une voix remonte le talon, mais dans
cette obscurité il n’est pas de distance. L’attente a
l’odeur d’un processus.



/Traduit de l’italien par Roland Ladrière
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D’UNE FISSURE


je m’écris d’entre les
fissures, d’entre les nœuds
du bois, dans
la poussière sous le tapis :

l’obscurité, qui attend
d’entrer, s’engrumèle
de cernes

*

comme sur une feuille
recroquevillée
que l’on lisse
reste la
trace
fissure
à colorer
notre encre.

(nous nous imprégnons
d’arêtes infinies.)

*

on me voit seulement
à contre-jour,
matière semblable
au blanc d’oeuf,
enduit dégoulinant
de la fissure :
un alphabet braille
d’os qui veulent
s’évader.

*

et le dos se
fissure, gousse
de semences
qui poussent,
qui s’ouvrent en branches,
buisson de doigts
qui ne parvient jamais à toucher,
qui taille l’air de ses ongles.
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« Je dois me résigner à ne pouvoir ici
rien redresser »
NATHAN ZACH




Un vent qui me pétrit
dans le pissenlit, qui fait
fondre mes semelles pendant
que je fais mon
tri : quelle pierre
te rappelle, le son
de quelle sirène.

Maintenant est le temps de
la mine de la terre
qui m’effleure la tête,
du parler endurci,
de la lampe éteinte.

Escaliers à l’intérieur de la roche
grattent le fond, où l’on
sue des pierres et le cœur
gargouille.

Nous y descendons dans la mine,
en suivant des miettes de
pyrite, on y descend
avec les yeux, les genoux,
on y descend chercher
la trace, la goutte
qui a marqué la pierre
avec la chute, qui fait
déborder la mémoire.

(Nous nous diluons
avec la chaleur, goutte
à goutte, nous
nous mélangeons
à la mer.

Nous nous retrouvons,
nœud dans la
paupière.)

Dedans j’écoute le
bois du soutien,
je compte les mèches qui
ouvrent la vue,
je m’y joins avant
l’envol,
j’y cherche
dans l’obscurité et la chaleur.
J’y cherche, nous deux :
toi nuée de mémoire,
moi qui m’échappe
comme du mercure,
tremblement de thermomètre
que j’avale, verre et tout.

(Un train de l’obscurité,
un pied pour chaque voie,
un œil aveuglé qui
te cherche,
un train
dans l’obscurité, qui t’attend.)

[… ]
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Sous les châtaigniers tu ramasses les bogues
pour ta couronne
des jours de labeur,
et tu ôtes ton vernis avec ce sang,
les broderies, les ourlets, le point de croix
des kilomètres d’accessoires :
perdue avec ces fils
au milieu des châtaigniers
tu tournes en rond depuis des années
sur une chaise,
ton cocon a la dureté d’une carapace
et pas de fenêtre.
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Sous cette lumière
ton visage
est une tasse où
converge
le lait du frisson,
où se lisent
saturne et lune.
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Dans cette lumière
votre visage
est une tasse où le lait frissonnant
converge
,

Saturne et Lune sont lues .
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