C'est de la pierre que tout part, affirme Brancusi.
Et Rodin ? demande Modigliani.
Brancusi a été son élève, quelques semaines seulement, juste le temps d'apprendre que rien de bon ne peut pousser à l'ombre des grands arbres.
J'ai étudié auprès de lui pour m'affranchir de ses méthodes. Rodin imposait sa volonté au chaos de la matière. Rodin modelait et malaxait la terre comme personne.
Du génie, mais trop de boue !
Modigliani sourit de son bon mot.
Qu'on travaille le bois, le marbre ou la pierre, la matière commande la forme, poursuit Brancusi.
Tout part de la matière, répète-t-il comme un mantra. Il n'y a donc qu'une voie possible : la taille directe. Attaquer le bloc ; si quelque erreur gâche le travail, reprendre un autre bloc et recommencer.