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Citation de MegGomar


Pendant le trajet, j’avais vu les montagnes pour la
première fois. Je ne les imaginais pas comme ça. Il y a bien
un volcan à Naples, mais il évoque la demeure d’une vieille
divinité, non un lieu naturel. Et puis le Vésuve ne modifie pas
la couleur de la mer et du ciel ; mieux, la montagne et ce qui
l’entoure paraissent juste encadrer le golfe. Le bleu l’emporte
sur tout et, même lorsqu’il vire au violet et au gris, les jours
de tempête, on sait qu’il reviendra et on l’attend. Ce n’est
pas le cas des montagnes du Nord. La route que j’ai
empruntée avec le chauffeur de l’ambulance a grimpé dans
les bois, et une cime surgissait à chaque virage. C’était peut-
être toujours la même, mais je voyais chaque fois un sommet
différent. Le chauffeur riait de mon étonnement : étant du
coin, il s’en amusait. Je ne comprenais pas ce qu’il me disait,
car il parlait dans son dialecte. Je faisais semblant de saisir et
souriais, raison pour laquelle j’ignore à présent les noms de
ces montagnes. Elles étaient vertes, mais aussi rouges, roses,
brunes comme les pierres d’un collier, et, au lieu d’être
domptées par le bleu du ciel, elles ne cessaient d’en modifier
les nuances. Si le Vésuve est un triangle, celles-ci avaient
d’innombrables formes étranges, comme si le vent les
modelait chaque nuit. Les nuages les étêtaient ou les
couronnaient d’une manière toujours différente.
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