Dans cette maison, on ne parlait pas plus de la Rhodésie que de Naples. Fiammetta et moi étions encore trop jeunes pour les confidences familiales, le monde des adultes était pour nous imprononçable et surtout inexplicable. L'oubli forcé, les coupures et les silences remplaçaient, chez l'une comme chez l'autre, la mémoire quotidienne de la famille, la vie qui s'écoule sans interruption. C'était le silence, je le devinais déjà à cette époque, qui me liait à elle. Sa grand-mère n'était pas expansive, elle m'intimidait.