la piscine II
(considérations au-dessus de la mer)
II
4
ce n’est qu’après-demain que je saurai : non, il n’y a pas de
fin, non, elle n’est, pas encore, en vue, et couches,
à travers couches, à travers couches, regarder. ouverts
les yeux qui consternés, ouverts considèrent,
spectacle
qui me noue,
toi, au travail avec moi,
que je regarde, et dois reconsidérer,
tout simplement,
pour arriver à croire, que ceci,
oui ceci, et cela, et puis cette autre chose,
se jouent sous mes yeux ouverts,
mes yeux.
Seules les caresses
Seules les caresses m’offrent consolation
Quand mon corps est serré dans tes bras où la
dopamine mobilise des lys
Qui denses et limpides montent
cloches accourant
comme songes
comme des nouveaux-nés
naissances affluentes, ma bouche entourée de volutes
suis-je dans l’eau, est-ce le vent ?
la piscine II
(considérations au-dessus de la mer)
II
5
bleus clairs, cilié noir, tu disparais avec
l’eau, et je la chasse, lentement.
et je te chasse
avec le corps avançant.
le nouveau, le ne pas encore mien,
je le chasse, très lentement, mais cela devient
le mien.
le soleil brûle au nez,
très lentement. disparu,
tu as d i s p a r u.
IV / DÉPISTAGE DES LÈVRES FUTURES
ALORS ARRACHE
extrait 3
ALORS ARRACHE
qui doit.
du chagrin on doit s’arracher
car déjà le cerveau charrie les bras et jambes vers
un pâle
et froid.
il faut l’extirper
Hoquètent des biceps
la rage au coude ils essaient de se lancer
doivent
se lancer pour
Pour / pour qu’ils arrachent
trouent et arrachent la bile
trouent à leur mesure
et cassent
…
IV / DÉPISTAGE DES LÈVRES FUTURES
Mon amant
extrait 2
Mon amant relégué à Dt a mes seins.
nous avons été séparés par le cutter de ma pensée
(toujours désirant ta peau de soie
mais éros a tracé sa hache dans ma poitrine
sa flèche inversée
encaissée
d’un coup dans ma gorge, jusqu’au mal de respirer
troue l’aube de ce printemps,
annonce le trou de cette aube
Les larmes (les miennes, les tiennes) moussent des mortes-eaux,
lèchent nos mains
nos doigts dégrafés
nos muscles, jaunes (éros cancéreux)
et la rétraction encore informe de nos bras
fragiles sommes-nous
mes bras
sont mors, sortis de leur articulation. des débris-du-nous à 5 am.
…
la piscine II
(considérations au-dessus de la mer)
II
2
corps se rendant dans le bleu clair,
notre corps extérieur,
mon corps intérieur.
je l’imbibe, pieds contre paroi, ils touchent l’eau,
ma jambe touche l’eau, jambes, mes genoux avec l’eau
en contact, avec l’eau les épaules, fraîches.
il fait si frais,
le frais se tient contre le corps de deux,
frais contre le ventre, et je nage, bleu clair frais,
l’eau, me donne un n o u v e a u
c o r p s.
IV / DÉPISTAGE DES LÈVRES FUTURES
Mon corps émerge
extrait 1
Mon corps émerge visiblement froissé par un drap,
ionisé
ne sachant pas où, ni comment.
Un coule est-il, bitume qui coule dans mon cerveau floche au petit matin
Je glisse (mon oreille glisse sur)
une plateforme de chargement tirée dans le voisinage, dans ma chambre
à travers la persienne
puis-je encore sentir, penser ?
l’arrière-plan à droite s’amène et s’éloigne
le terminal 1 de Bruxelles déraisonne dans les airs
je respire la fumée des particules
ainsi sur le lit
le 31 mars 2016
drue dans la gorge des mésanges
…
Pensée épanouie
Pensée épanouie dans ta région debout, étoilée sur ta tige
et irréellement vermeille au tiède de juin
Spirituelle sur ma peau aussi longtemps que je t’appelle
spirituel est l’éclat de ton velours dans ton roulis
Tes langues forment des presqu’îles au-dessus des limbes, ton sang
sombre de torse en suspension coule jusqu’aux pointes de tes pétales
pendant qu’au ventre souple tu frissonnes
et pourpre te maintient
Sous ta robe ton nombril exhibe ton cœur, une haie d’étamines
Et un pistil au bord d’un noir qui aspire le noir de ma pupille
C’est ton destin d’accoucher de champs de bactéries
C’est ton destin d’accoucher de champs de bactéries, d’arbres
et de cristaux dans une protubérance de crêtes
La beauté étrange de tes dendrites, l’élégance de leurs terminaisons
sont sœurs des constellations cosmiques et des orages,
Et irréels leurs bleus et leurs verts
Je les ai crus
Leurs fils sont descendus dans mes mains
la piscine II
(considérations au-dessus de la mer)
II
1
le temps, lente vrille tournante.
vers le bas,
je me tâte en bas les doigts, contre parois
toujours plus bas
du corps de deux, vécu à travers un,
flottant, dans les airs, le corps de deux.