AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Alice_


Un autre soir, en revanche, ma mère se préparait pour la nuit et j'étais déjà sous les couvertures, assoupie, quand mon père rentra à la maison. Entendant bouger dans notre chambre, il comprit que ma mère était encore debout et, après avoir frappé doucement à la porte, il entra et la surprit en train de natter ses cheveux à la lueur de la veilleuse. J'entendis qu'elle lui disait de faire doucement pour ne pas me réveiller, mais lui, maladroit, heurta une chaise ou renversa un flacon sur le marbre de la commode ; de sorte que mes sens, déjà en alerte, furent presque totalement éveillés. Je voyais la silhouette de mon père enlacer celle de ma mère, avec des chuchotements fous, et ma mère porter les mains vers les cheveux qui lui restaient à natter, dans la tentative de poursuivre son activité interrompue, comme si un tel prétexte avait pu l'aider à se sauver. Pendant un instant, je vis ses yeux à lui réfléchir, telles des eaux noires, la flamme de la veilleuse et les doigts blancs de ma mère qui s'était remise à natter ses cheveux avec une rapidité fébrile. Tout à coup, elle abandonna la natte inachevée ; et, dans le silence, on n'entendit que leurs deux respirations, cependant que, la prenant par les épaules il l'entrainait, telle une blanche victime dans le salon.
Commenter  J’apprécie          30





Ont apprécié cette citation (3)voir plus




{* *}