Enfant, j'éprouvais le même étonnement face à la paix des forêts de Rambouillet, de Compiègne, de Fontainebleau. Ma mère nous y emmenait parfois, certains dimanches, pour faire plaisir à Paul qui cherchait toujours de nouveaux sites d'escalade, et je n'en revenais qu'il y ait sur Terre des lieux pareils, sans tension, sans conflit, où l'on pouvait des heures sans entendre la colère des hommes, sans croiser leur regard sévère et humiliant. J'aimais marcher au milieu des arbres, j'avais le sentiment qu'ils me donnaient un peu de leur pays et j'en ressortais grandie. (p. 100)