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Citation de blablablamia


Elle ressent du désespoir, le mot n’est pas une broderie. Un désespoir d’une espèce vexante, parce qu’après tout, elle met un pied devant l’autre, l’entreprise peut sembler dérisoire. Elle dresse le bilan de son état : coeur douloureux, suffocation, grande fatigue, envie de pleurer, sentiment de nullité, tentation de l’abandon. Pourtant quand elle baisse les yeux, elle voit ses jambes en action, leur mouvement vite et tenace qu’on ne peut pas confondre avec la lenteur de la marche. L’esprit, celui qui refusait d’abord de courir, dit ceci : Endure et ce sera fini. Adore ta fatigue. Tes pensées molles, crève-les. Cours.
Elle obéit, les dents mordues, elle oublie de respirer, tousse, écrase ses foulées, tient bon. L’âme veille à la course, le corps court. Une modification s’opère, qu’elle ne pourrait pas précisément décrire, et qui ne concerne ni le corps ni l’esprit, mais le champ irréaliste de la foi : elle se croit guérie d’une maladie. La fatigue persiste mais elle n’a mal nulle part, elle ne souffre plus, et ne plus souffrir est une joie. Elle s’imagine que c’est une récompense, que quelqu’un la félicite pour ses efforts. Elle est émerveillée par la régularité de son souffle, qu’elle écoute. Elle se dit qu’elle tire de ce souffle un enseignement. Elle éprouve un sentiment diffus de beauté et de réconciliation. Plus loin, l’épuisement revient. Elle s’encourage, sa patience a grandi. Un point de côté vient attaquer e flanc droit. Elle se concentre sur lui, elle le combat, elle lui demande de s’en aller, elle sait qu’en respirant très profondément, il partira.
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