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EAN : 9782350872414
205 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (29/08/2013)
2.63/5   24 notes
Résumé :
Depuis son plus jeune âge, l'héroïne de ce roman sait qu'un jour, elle sera canonisée. Elle ignore encore pour quels miracles et quels bienfaits.

Aussi préfère-t-elle mettre toutes les chances de son côté et se consacrer aux autres : à son voisin esseulé, à sa meilleure amie actrice porno, à sa mère en maison de repos.

Et, à Dimitri, prisonnier qu'elle visite chaque semaine dans un parloir étroit.

Une sainte est une fab... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Depuis son plus jeune âge, l'héroïne rêve de devenir une sainte, une vraie. L'idée de se sacrifier et de souffrir pour les autres la séduit et l'enchante. Mais n'est pas sacralisé qui veut ! Alors, pour parvenir à ses fins, la jeune fille multiplie les bonnes actions… Elle s'occupe de sa mère internée en hôpital psychiatrique, lui dérobant au passage quelques billets, elle est à l'écoute et encourage de tout son coeur son amie Marie, secrétaire dans une entreprise de pompes funèbres et actrice porno à ses heures (mais actrice tout de même !), elle garde le chat de son vieux voisin malade et le nourrit… quand elle y pense ! Et en plus de toute cette dévotion, elle rend visite à des prisonniers et leur offre un soutien moral presque désintéressé… En prime, notre future sainte se révèle avoir un don pour raconter des histoires à tout ce petit monde, prêt à écouter la moindre de ses affabulations ! Voilà une héroïne à qui l'on donnerait le bon dieu sans confession ! Mais gare aux mauvaises surprises…

Emilie de Turckheim nous offre ici un roman étrange et déroutant, un véritable OVNI littéraire, parfois sans queue ni tête, dans lequel évolue une héroïne fantasque, mi- femme, mi- enfant, dont la naïveté et la candeur surprennent et enchantent. Une héroïne qui ne distingue pas le bien du mal et capable de cruauté alors même que ses intentions sont louables. La plume de l'auteur, malgré une certaine distance, révèle admirablement toute la fantaisie du texte, parvenant à surprendre le lecteur par son décalage et son humour acéré. Un texte difficile à classer, loin de tout ce que l'on est habitué à voir dans le paysage littéraire français !
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Un pêle-mêle que vous démêlerez peut-être (ou pas) : une aspirante à la sainteté, du mysticisme, deux jeunes femmes, une mère internée en psychiatrie, un vieux voisin et son chat, un prisonnier et sa visiteuse, une actrice de porno, une femme enceinte, une qui a des ailes qui lui poussent dans le dos, des hallucinations, un peu de péd*ph!l!e. Tout cela rédigé à grand renfort de phrases-listes creuses, et de mots et situations gratuitement crus de temps en temps.

Il m'a fallu du temps pour me retrouver dans ce salmigondis, car oui, malgré mon ennui croissant, je me suis accrochée.

J'ai seulement aimé les parties 'contes', poétiques, symboliques par définition. J'ignore si ce sont des créations de l'auteur.

Lu dans le cadre d'un partenariat "Rentrée littéraire". Je précise que je n'ai pas choisi cet ouvrage, non pas pour cracher dans la soupe mais pour expliquer pourquoi j'ai réitéré avec cette auteur dont je n'avais pas apprécié 'Héloïse est chauve', et avec cette maison d'édition que je fuis après plusieurs déceptions.
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J'ai pour habitude de commencer une année de lectures avec des textes d'auteurs que je ne connais pas. J'ai fait quelques belles découvertes mais je crois n'avoir jamais débuté une année avec un tel navet.

La couverture, le résumé avaient attiré mon attention.

La lecture de ce livre fut un véritable calvaire. Comment vous dire ? du grand n'importe quoi. Une histoire brouillonne, des scènes glauques, des délires stylistiques qui vont de la platitude au grotesque. N'en jetez plus.

Je n'ai jamais été aussi heureuse de venir à bout de ce roman sans queue ni tête.

Ce qui me console c'est que mes futures lectures ne pourront que surpasser celle-ci. Enfin je l'espère...
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Elle "a les capacités pour viser autre chose dans la vie (…) : elle vise la sainteté." Elle, c'est l'héroïne, qui ne sera jamais désignée autrement que par ce mot. L'héroïne n'a pas de prénom mais elle a une ambition, un désir d'absolu canonique qu'elle ne sait comment atteindre. Une chose est certaine, après des années passées dans un établissement religieux, elle ne compte pas devenir sainte en se cloîtrant dans un couvent et en se livrant à la contemplation. Non, son destin à elle, pour devenir sainte, c'est de se dévouer corps et âme à son prochain, d'aider, de soulager, d'apaiser. Certes, en allant un peu plus loin dans l'examen de cette conscience en apparence irréprochable, on trouve aussi quelques arrangements avec la vérité ou la moralité et quelques agissements peu catholiques... Malgré cela, une douce aura de lumière, de candeur et de bienveillance semble flotter autour de cette jeune femme attentive, prévenante, qui prodigue gentillesse et écoute à tous ceux dont elle s'occupe, hommes et femmes d'horizons divers.

Il y a sa mère qu'elle va voir dans ce que l'on devine être un établissement psychiatrique et à qui elle raconte des histoires incroyables. Il y a son vieux voisin dont elle garde le chat et comble la solitude, parfois. Il y a Marie, l'ancienne camarade de classe qui rêvait d'être comédienne, et qui devient secrétaire dans une agence de pompes funèbres puis actrice de films X. Et surtout il y a Dimitri, que l'héroïne va visiter en prison. Car pour notre aspirante à la canonisation, "le bonheur est dans le parloir", elle a trouvé là la voie qui mène à la sainteté. Elle est heureuse d'avoir trouvé un homme à sauver, à réconforter, rien de mieux pour cela qu'un prisonnier rongé par le remords, démoli par la perspective de la peine à purger. Être visiteuse de prison donne un sens à la vie de l'héroïne alors quand Dimitri sort, elle se sent perdue, démobilisée, elle a besoin de ces instants de parloir. Dimitri doit retourner en prison pour qu'elle puisse retourner au parloir, coûte que coûte...

L'auteure, elle-même visiteuse de prison, décrit à la perfection l'expérience de cet univers carcéral si particulier, le vécu de la visiteuse mais aussi de ce qu'elle ressent, de ce qu'elle apprend des conditions de vie des hommes qu'elle rencontre, des rencontres toujours un peu étranges, hors du temps, des attachements parfois biaisés dans le sens où le visiteur, en tant que seul lien avec l'extérieur pour le prisonnier, peut finir par se sentir indispensable et vouloir le rester. Sans complaisance aucune, Emilie de Turckheim n'hésite pas à questionner les intentions de tous ceux qui veulent ou prétendent faire de "bonnes actions" : est-ce réellement pour les autres ou égoïstement pour eux-mêmes... ? Elle mène une dialectique incessante de la vertu et du vice, de l'involontaire et du prémédité, de la jouissance et de la douleur, du délire et de la réalité.

Mais avant tout et surtout, Emile de Turckheim nous entraîne dans son petit monde à elle, dans lequel elle va nous dérouter, nous perdre totalement. Il faut alors s'abandonner complètement, devenir comme Alice dans le pays des merveilles, accepter de ne pas comprendre, d'être déboussolé, égaré dans un pêle-mêle sans repères et qui semble parfois ne pas avoir le moindre sens. Ce roman ne ressemble à aucun autre, le style en est différent, dense, saccadé, plus proche du poétique que de la prose, avec des phrases qui s'enchaînent sans pause et sans autre ponctuation que les points et les virgules – ni point d'interrogation pour les questions, ni point d'exclamation pour les surprises et les emportements, ce qui confère au récit un rythme très original. le ton est cruel, amusant, décalé, délicieusement acidulé, au service d'un imaginaire ludique, burlesque, subversif, joué sur toute la gamme des émotions et des genres.

Sous forme de conte noir, de fable fantastique, de "sarabande hallucinée", brouillant les pistes du délire onirique et de la réalité la plus dure, ce roman déjanté, tourbillonnant, drôle et cynique, bouscule et surprend le lecteur sans relâche.

"La fin de l'histoire vous surprend-elle. Elle ne me surprend pas, dit l'héroïne. J'ai de l'imagination."

"Et le réalisme des répliques. Qu'est-ce qu'on en fait. C'est sans importance puisque tout est vrai. Il faut être de bonne foi pour écrire."
Lien : http://www.paroles-et-musiqu..
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J'ai moi même choisi de découvrir cette auteure, dont j'avais entendu parler et que j'avais hâte de découvrir. Alors bien sûr, lorsque le site Libfly organise une nouvelle fois son opération « La voie des indés », je me porte volontaire pour chroniquer le nouveau récit d'Emilie de Turckheim : Une sainte. Dès le début, j'ai été intriguée par l'écriture qui, il faut le dire, est vraiment singulière. Mais au bout de quelques pages, cela m'a vite agacé. Il faut dire qu'il faut s'accrocher pour comprendre où veut en venir l'auteure. le texte est tortueux, j'ai parfois été totalement hermétique à certains passages qui me semblaient un peu trop extravagant d'un point de vue syntaxique. D'ailleurs si de futurs lecteurs lisent cet avis, sachez que vous devrez apprécier les virgules et les phrases à rallonges... Concernant l'histoire, j'ai aimé l'idée de départ, celle d'une femme qui décide plus jeune qu'elle deviendra une sainte. Et heureusement que j'ai aimé certains éléments de cette histoire, car autrement je pense que je ne l'aurais pas fini. Car oui, le récit est intéressant, seulement je n'ai pas été sensible à la manière dont il a été construit.. Même si mon avis est mitigé, je tiens bien sûr à remercier Libfly et les éditions Héloïse d'Ormesson pour m'avoir permis de découvrir ce livre.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
"Le monde prendra fin, il ne restera qu'une minute et la minute s'écoulera, comme les autres, inconsciente d'elle même. Dehors, certains patienteront derrière le guichet d'un bâtiment administratif, ce n'est pas une mauvaise fin. D'autres mangeront une poule au pot avec une gloutonnerie tragique. Une multitude adressera une prière au ciel, dans une multitude de langue. Les plus fous, autrement dit les plus sages, plieront simplement leur serviette de table et diront merci pour tout. Si on me présentait ma dernière minute sur un plateau d'argent, je m'évanouirais d'effroi. Je tiens à la vie, extrêmement.
Qui pense à moi le matin ?"
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Elle ressent du désespoir, le mot n’est pas une broderie. Un désespoir d’une espèce vexante, parce qu’après tout, elle met un pied devant l’autre, l’entreprise peut sembler dérisoire. Elle dresse le bilan de son état : coeur douloureux, suffocation, grande fatigue, envie de pleurer, sentiment de nullité, tentation de l’abandon. Pourtant quand elle baisse les yeux, elle voit ses jambes en action, leur mouvement vite et tenace qu’on ne peut pas confondre avec la lenteur de la marche. L’esprit, celui qui refusait d’abord de courir, dit ceci : Endure et ce sera fini. Adore ta fatigue. Tes pensées molles, crève-les. Cours.
Elle obéit, les dents mordues, elle oublie de respirer, tousse, écrase ses foulées, tient bon. L’âme veille à la course, le corps court. Une modification s’opère, qu’elle ne pourrait pas précisément décrire, et qui ne concerne ni le corps ni l’esprit, mais le champ irréaliste de la foi : elle se croit guérie d’une maladie. La fatigue persiste mais elle n’a mal nulle part, elle ne souffre plus, et ne plus souffrir est une joie. Elle s’imagine que c’est une récompense, que quelqu’un la félicite pour ses efforts. Elle est émerveillée par la régularité de son souffle, qu’elle écoute. Elle se dit qu’elle tire de ce souffle un enseignement. Elle éprouve un sentiment diffus de beauté et de réconciliation. Plus loin, l’épuisement revient. Elle s’encourage, sa patience a grandi. Un point de côté vient attaquer e flanc droit. Elle se concentre sur lui, elle le combat, elle lui demande de s’en aller, elle sait qu’en respirant très profondément, il partira.
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Elle ouvre la fenêtre pour aérer, mais c'est déjà fait, la chambre est rose d'air neuf. Elle bat l'oreiller et la mère dit que ce n'est pas la peine, quelqu'un l'a battu. Elle demande qui a battu l'oreiller et ouvert la fenêtre, l'infirmière peut-être. La mère répond, avec l'air le plus secret du monde, ce n'est pas l'infirmière. La mère se frotte les mains de plaisir, il y a eu une enquête.
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"Pourquoi nous avoir donné un corps, il empire à mesure que l'esprit tâche de s'élever"
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Les histoires arrivent, s'oublient, sont suivies d'autres histoires qui leur ressemblent et font dire aux gens : cette histoire me rappelle une autre histoire. Les histoires nouvelles ravivent un instant et enterrent pour longtemps les histoires anciennes.
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Videos de Emilie de Turckheim (29) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emilie de Turckheim
L'émission intégrale : https://www.web-tv-culture.com/emission/emilie-de-turckheim-lunch-box-52661.html
Comme elle le dit elle-même, d'aussi loin qu'elle s'en souvienne, la vie d'Emilie de Turckheim s'est toujours construite dans les livres et les histoires, celles qu'on lui racontait comme celles qu'elle s'inventait.
Parallèlement, les souvenirs de sa petite enfance sont liés à ces quatre années pendant lesquelles sa famille s'était expatriée professionnellement aux Etats-Unis.
De retour en France, ses études de droit, de socio ou de sciences politiques n'ont jamais fait dévier la jeune femme de son objectif premier, elle serait écrivain.
A 24 ans, elle publie « Les amants terrestres » suivi rapidement de « Chute libre », « le joli mois de mai » ou « Héloïse est chauve ». Autant de titres, certains primés, qui installent durablement Emilie de Turckheim sur l'étagère des auteurs qui comptent.
Son nouveau roman, qui signe son entrée chez Gallimard, confirme tout le bien qu'on pendait déjà d'elle.
Avec « Lunch box », ses souvenirs d'enfance ne sont pas loin. La lunch box, c'est cette petite boite métallique dans laquelle, chaque matin, toute bonne mère de famille américaine prépare le pique-nique de son enfant, y glissant entre deux tranches de pain de mie et un blanc de dinde, tout son amour et sa tendresse.
Nous sommes donc au milieu des années 80, dans une petite ville cossue de la côte est des Etats-Unis, là où sont installées de nombreuses familles françaises, souvent expatriées pour le business. Dans ce petit monde clos, au nom de la légendaire amitié franco-américaine, on se reçoit avec force effusions mais bien souvent les sourires restent de façade et ne traduisent qu'une partie des sentiments. C'est dans ce décor qu'évolue Sarah, une jeune professeur de musique qui, dans l'école bilingue de la petite ville, est la coqueluche des enfants et de leurs parents car, derrière son côté fantasque, elle n'a pas son pareil pour mettre sur pied les spectacles de fin d'année. Sarah a un coup de coeur pour David, à qui elle donne des cours de piano. Mais il est marié à Solène et leur fille, Laëtitia, est aussi l'élève de Sarah. Bref, rien n'est simple. Pourtant, dans ce décor rêvé de l'american way of life, Sarah a envie d'y croire. En attendant, deux fois par semaine, dans son van, elle accompagne six enfants du quartier à l'école, dont la petite Laëtitia. Mais, comme inévitable, le drame arrive, les sourires s'effacent et le quotidien de cette communauté éclate en mille morceaux.
Habilement construit, en deux temps, après et avant le drame, avec un enchainement implacable que je me garderai bien de vous dévoiler, le roman d'Emilie de Turckheim est une réussite, tant sur l'intrigue que sur la qualité de l'écriture, une histoire cruelle et féroce abordant entre autres les thèmes du deuil, du déracinement, de la fatalité et de la culpabilité.
Les personnages se fissurent au fil des pages, se laissant envahir par la mélancolie et le mal de vivre. Et cette Amérique idéalisée devient un enfer inextinguible où le destin tire les ficelles inexorablement.
« Lunch box » d'Emilie de Thurckheim est publié chez Gallimard.
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