Selon les experts, le 1er janvier 2000 à minuit pile, les centrales nucléaires risquaient de tomber en panne tandis que des ordinateurs déréglés enverraient des myriades de missiles par-dessus les océans, le réseau électrique expirerait, les avions dégringoleraient du ciel. Mais pour Paul, le monde s’était déjà effondré ; c’est pourquoi, trois jours après la mort de Charlie Wu, il était dans le hall des arrivées de l’aéroport de Vancouver, près d’un téléphone public, essayant de joindre sa demi-sœur Vincent. Il avait eu assez d’argent pour fuir Toronto, mais il ne lui en restait pas suffisamment pour faire quoi que ce soit d’autre.