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Citation de enkidu_


Assurément, on ne saurait surévaluer le pouvoir d'une telle ferveur. Elle explique sans doute la conquête de l'Arabie ; mais elle ne peut expliquer l'effondrement sassanide. Les troupes de Khaled étaient très peu nombreuses : quelques milliers d'hommes ; d'aucuns disent quelques centaines.Dans cette armée, le pourcentage des non musulmans était considérable. La Perse, quoique épuisée par les Chosroès et battue par Héraclius, restait une des plus grandes puissances du monde.Elle disposait de ressources numériques et économiques hors de toutes proportions avec celles des Arabes : Il faut admettre que leur victoire tint pour une large part à la connivence des vaincus.

Le régime sassanide était exécré. L'aristocratie théocratique de Ctésiphon pesait aussi lourdement aux peuples iraniens que les fonctionnaires prévaricateurs et les théologiens disputeurs de Byzance aux peuples syriaques. Aux uns et aux autres, les Musulmans parurent, non des conquérants, mais des libérateurs. L'Islam se propagea comme une révolution plutôt que comme une conquête. Ses victoires étaient des « journées » qui mettaient la force au service des désirs que la violence avait refoulés.

Dans le plan politique, il débarrassait le Moyen-Orient de la double oppression perse et romaine. Il le délivrait des pro-consuls et des satrapes.

Dans l'ordre financier, il débarrassait les contribuables du fardeau écrasant qu'étaient pour eux l'administration byzantine et sans doute l'administration perse. Trois siècles de guerres presque ininterrompues, des bâtiments très dispendieux, la complexité croissante des services impériaux, le luxe des cours, les exemptions fiscales des clergés byzantin ou mazdéen, tout engorgeait le trésor public des Sassanides et des Romains, au point que les peuples ne pouvaient plus espérer aucun allègement de leurs charges. Les victoires d'Omar signifièrent l'annulation des créances de l'État.

Mais l'Islam ne rendit pas seulement aux producteurs les fruits, toujours confisqués, de leur travail. Il restitua aux hommes la dignité perdue.

En Orient, la religion est le premier des besoins.Or, la religion, aussi bien à Byzance qu'à Ctésiphon, était devenue irrespirable.
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