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Citation de Desimoni


Depuis un siècle et davantage, "Erlkonig", "Gretchen am Spinnrad", "Gesänge des Harfners", "An Schwager Kronos", "Mignon", "Prometheus", "Grenzen der Menscheit", ont cessé d'être des ballades de Goethe ; ces oeuvres reflètent, indissolublement mêlées, la pensée poétique de Goethe et la pensée musicale de Schubert. Elles sont une alliance de mots et de sons, de sentiments et d'harmonies, formant une réalisation si parfaite que le destin de leur sujet se trouve désormais épuisé.

Il l'est moins parce qu'une admirable affinité existe entre l'inspiration du poète et celle du musicien que parce que le caractère de généralité inclus dans le langage du vers se trouve mis en lumière par le dessin vocal et le climat sonore. En parant le signe verbal d'un accent musical, Schubert toujours opère un agrandissement ; il recule les perspectives, écarte les plans, crée une immense circulation et comme une pulsation d'éternité ; il revêt d'une inexorable magnificence une beauté demeurée, avant son intervention, conditionnelle.
(…)
Les grands lieder schubertiens sont tous marqués du signe de la fatalité ; ils traduisent quelque chose d'ample, d'indifférent, d'antérieur à l'épisode ou à l'état qu'ils commentent ; en eux se laisse connaître je ne sais quelle nécessité préétablie, – une immanence distraite et rigide, l'invisible et redoutable présence de la loi à laquelle l'homme est soumis et qu'il vénère de génération en génération, obscurément.
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