Citation de Euphrosyne_
Il y a plus de dix ans, j’ai fait sur mon grand-père maternel, Georges Zourabichvili, des recherches tâtonnantes qui ont abouti à Un roman russe. Cet homme brillant mais sombre, voué au malheur, et qui devait disparaître tragiquement à la fin de la Seconde Guerre mondiale, a cherché dans la foi chrétienne une réponse aux questions qui le tourmentaient. Comme je devais le faire cinquante ans après lui, il allait tous les jours à la messe, se confessait, communiait, et j’ai reconnu en le lisant ce dont j’avais moi-même fait l’expérience : le besoin d’accrocher son angoisse à une certitude ; l’argument paradoxal selon lequel la soumission à un dogme est un acte de suprême liberté ; la façon de donner sens à une vie invivable, qui devient une succession d’épreuves imposées par Dieu.
