Emmanuel Lemieux

« Le réseau » est l’histoire du réseau Charrette, des résistants qui s’unirent contre l’occupant allemand, durant la Seconde Guerre Mondiale et dont participèrent des individus connus plus tard, tels que François Mitterrand, Clara Malraux, Edgar Morin, … pour ne citer qu’eux.



Ce livre est à l’initiative d’Edgar Morin qui, à un peu plus de 100 ans, sollicita son biographe, Emmanuel Lemieux, pour enquêter sur le Mouvement de résistance des prisonniers de guerre et des déportés (MRPGD).



Revenant sur la période de 1942 à l’après-guerre, ce récit est agrémenté de lettres, de mémoires et de photos inédites. Alors que les voix des participants s’entré-mêlent, la famille de Gaulle se retrouve présente à de nombreux moments.



Parti du Havre, au sein des stalags, le réseau trouve ses racines grâce à Michel Cailliau, André Ulmann et Charles Bonnet, pour devenir le « Club des Tordus ». Petit à petit, ils seront rejoints par d’autres courageux qui agiront bien souvent au péril de leur vie.



Une fois évadés des camps allemands, c’est dans la France occupée qu’ils poursuivront leur combat, dans une « armée de l’ombre » constituée très éclectiquement de communistes, de gaullistes, d’allemands dissidents,…



Je dois attirer l’attention du potentiel lecteur que c’est un lecture exigeante, tant les noms que les lieux sont multiples. En outre, de nombreux passages sont issus d’autres documents ou ouvrages faisant que les phrases sont longues, les références abondantes et le texte parfois peu fluide. La construction de cet ouvrage risque de perdre l’un ou l’autre en cours de route que ce soient par les sigles, les abréviations ou les alias à profusion.



Malgré tout, cela reste un magnifique hommage à ces hommes et femmes qui luttèrent à leur échelle contre l’Allemagne nazie et dont beaucoup furent arrêtés, emprisonnés, torturés et exécutés. Assez méconnu, ce réseau Charrette est enfin mis en lumière pour tous les actes de bravoures que ses membres ont perpétrés et dont nombreux sont restés inconnus et oubliés de tous.
Lien : https://www.musemaniasbooks...

La genèse du réseau Charette, dont les 3 membres fondateurs se sont rencontrés en captivité en 1941. Le club des Tordus a fédéré des prisonniers refusant l'oppression, l'enfermement, les tortures. Après de multiples tentatives d'évasion, les hommes se sont commués en réseau, modeste au départ puis tentaculaire.

Cette lecture est l'histoire de la naissance, puis l'âge d'or et le déclin du réseau, entremêlé de "concurrence" entre les réseaux, les délations, les trahisons.

J'aurais souhaité, toutefois, lire des faits précis de résistance et pas autant de catalogues de noms.

S’il est un film qui m’a profondément marquée, c’est bien L’Armée des Ombres, tiré d’une nouvelle de Joseph Kessel, tellement bien servi par une pléiade de bons acteurs. Mais ce sont surtout les rôles qu’ils ont incarnés qui m’ont secouée : un réseau de résistants qui, au péril de leur vie, a tout fait pour stopper l’invasion nazie. Je les appelle des héros. D’où mon intérêt pour le livre d’Emmanuel Lemieux, Le Réseau, proposé dans le cadre de la dernière Masse Critique de Babelio que je remercie ainsi que les Editions du Cerf.

Ce qui m’avait questionnée dans le film, je l’ai retrouvé dans le livre d’E.Lemieux : la notion de courage. J’admire cette valeur tout en me demandant si mise au pied du mur, je serais capable d’en faire autant que tous ces individus. Et là, il ne s’agit pas de fiction. En effet, cet ouvrage a été « commandé » par Edgar Morin à l’âge de 101 ans ; il espérait alors avoir le temps de le lire et « être encore vertical pour faire la préface ». C’est finalement une postface qu’il a eu le temps d’écrire et il vient de fêter ses 102 ans.

E. Morin est le dernier survivant du réseau du titre, le Réseau Charrette, l’objet de la première partie du livre, un réseau d’évasion et de résistance tout d’abord constitué par cinq prisonniers de guerre au sein du Stalag XIB (sur les 40 000 du camp), employés de force dans l’industrie (qu’ils sabotaient) et l’agriculture et refusant la défaite. La particularité de ce réseau, c’était sa diversité : des gaullistes, des communistes, des Français, des Allemands dissidents.

Dans un second temps, il ne s’agit plus de camps de prisonniers (beaucoup sont parvenus à s’échapper), mais de la construction d’un réseau de résistance plus vaste en zone non-occupée essentiellement.

Un sujet passionnant, mais l’écriture ne m’a pas convenu voire m’a gênée. Trop de citations tirées d‘ouvrages, un style trop « littéraire »ou « intellectuel » au sens péjoratif du terme, car pas toujours bien clair. L’auteur aime commencer les paragraphes parfois bien longs en disant « il » et il fallait lire de nombreuses lignes avant de découvrir à qui il faisait référence. Trop de sigles dont j’ai oublié le sens au fil de la lecture, m’obligeant à des retours en arrière ennuyeux, idem pour les alias, les surnoms, les noms de code, trop de détails pas très importants à mon sens, trop de parenthèses, d’incises entre virgules, qui ont souvent rendu le texte peu digeste et qui m’on fait perdre le fil, les grandes lignes.

Le choix du vocabulaire, de la construction des phrases et des paragraphes sont un obstacle à la clarté et ne rendent pas le texte accessible à tous.

Néanmoins le pari de faire connaître ces héros, certains totalement inconnus, d’autres davantage car devenus des politiciens, est réussi. Donc, je vous encourage à le lire. Je terminerai avec cette citation d’Edgar Morin tirée de sa postface de Janvier 2023 : « J’en tire la leçon de résister à toutes les injustices, à tous les processus régressifs, barbares ou destructeurs menaçant aujourd’hui chaque individu et toute l’humanité. » J’espère que nous en tirerons tous la leçon.

L'histoire oubliée et surtout occultée par le parti communiste français des Bataillons de la Jeunesse .

Entre 40 et 42 des jeunes gens d'origines diverses mais tous communistes ou sympathisant manifestent , sabotent des voies de chemin de fer et abattent plusieurs officiers allemands dont le lieutenant-colonel Karl Hotz à Nantes.

Le PCF ne reconnaîtra pas ces attentats pour plusieurs raisons notamment par les représailles qu'elles engendrent .

En novembre 42 l'étau se resserre sur les combattants et un à un ils tombent aux mains de la police française . Le PCF ne fera rien pour les protéger .

Remis à la Gestapo quelques-uns seront déportés et mourront dans les camps d'autres que d'autres dont Tony Bloncourt seront jugé en France par le conseil de guerre allemand condamné à mort et fusillé au Mont-Valériian.

Et puis l'oubli s'intalla sur ces martyrs de la répression nazie.

Emmanuel Lemieux retrace le parcours de ces jeunes , le contexte de leur engagement et les raisons de leur oubli.Un livre coup de poing pour ne pas oublier tous ceux qui tombèrent dans la nuit et le brouillard nazi.

Le sous titre "L'indiscipliné" donné à cette biographie très bien documentée d'Edgar Morin est particulièrement bien trouvé : le sociologue a toujours traversé les disciplines et refusé les mises au pas d'où qu'elles viennent. Engagé très jeune dans la résistance, il en a gardé ce côté franc-tireur. L'histoire de sa vie est aussi l'occasion de parcourir la vie intellectuelle de ces 80 dernières années. On y croise Clara Malraux, Marguerite Duras, Roland Barthes, Jean Duvignaud, Georges Perec (eh oui !), Cornelius Castoriadis, Claude Lefort, Jean Daniel et plusieurs autres. Les idées d'Edgar Morin sont bien présentées et l'auteur met en relief les constantes dans cette œuvre pluridimensionnelle. Les admirateurs du sociologue-philosophe ne seront pas déçus et ceux qui ne le connaissent pas encore pourront trouver ici une première introduction à cette œuvre, certes complexe – c'en est d'ailleurs un des maître-mots ! –, mais aussi lumineuse.

Histoire du réseau Charette, auquel appartint Edgar Morin, ainsi que François Mitterrand, Clara Malraux et bien d'autres.
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Emmanuel Lemieux restitue avec une certaine émotion cet épisode tragique de la résistance et de l’instrumentalisation de la mémoire des "bataillons de la jeunesse"
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