La précarité primitive de ma contingence entraîne la précarité continuelle de mon existence. Elle ne connaît aucun acquis définitif, elle est toujours remise en jeu, à faire et à refaire. Je dois, à chaque instant, l'assumer à nouveau et la reprendre comme à la base. Je suis, moi, frêle existant perdu dans l'océan amer de la finitude, le dieu solitaire et débile sans qui cette création spontanée de moi-même par moi-même s'effondrerait à chaque instant dans le néant.