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Citation de Charybde2


Bref, Besançon était l’envers de Constantine. Mais la tante Myriam ne regrettait pas sa ville natale. Constantine était perdue depuis longtemps, depuis le 5 août 1934, depuis le vol du chandelier. La famille n’avait pas attendu la guerre ni l’exil pour déménager de la vieille ville. Le pogrom sonnait le glas de toute une époque révolue. Des siècles de coexistence pacifique avec les musulmans, émaillée parfois de quelques heurts, mais qui n’avaient jamais atteint l’atrocité du 5 août. Or, pour qu’une telle atrocité fût possible, il suffisait qu’intervînt un nouveau ferment de haine et de division : après cent ans de violence coloniale, cent ans de sabre et de goupillon, l’antisémitisme à la française, extatique et véhément comme un torrent de boue, avait fini par réveiller les eaux dormantes de l’antijudaïsme proverbial des musulmans qui se souvenaient de l’éternel bouc émissaire : s’ils vivaient dans la misère, s’ils étaient exploités, s’ils crevaient de faim, si les récoltes étaient mauvaises, c’était comme toujours la faute des juifs.
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