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Citation de VincentGloeckler


... Freud s'en voudrait de paraître commun, alors il cherche un propos plus personnel, et, comme souvent, il badine. Il évoque la ville pimpante, la rivière Olza - qu'il prend pour l'Elbe menant à Hambourg alors qu'elle se jette dans l'Oder menant à Stettin -, le café qu'on a tardé à lui servir, le délicieux gâteau qu'il s'est offert, et la fortune qu'il pourrait dissiper dans cette auberge, à force d'y acheter ce qui, d'a^près lui, s'y vend : "la lumière, l'encre, l'usure du mobilier". Autour de lui, c'est le silence de l'heure creuse, souligné par le cliquetis d'une horloge et le bruissement léger d'une servante qui fait briller les cuivres. Il regarde les globes en verre blanc des lustres et des appliques; le papier sur lequel court sa plume; le bois sombre du guéridon qui brille de mille cicatrices - brûlures et éraflures laissées par la cohorte des clients précédents. Et sa formule, directement inspirée par ce décor, lui plaît parce que, sous ses dehors poétiques, elle lui semble résonner de riches harmoniques philosophiques. Ainsi, Martha aura conscience de ne pas épouser un rustre ou un insensible.

(p.10)
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