— Je vous demande pardon, Majesté, je voudrais juste comprendre un point. Qui suis-je censé épouser exactement ?
À l’extrémité de son champ de vision, Elio ne manqua pas le brusque mouvement du duc ni les regards que s’échangeaient les trois émissaires. Totalement suspendu au regard narquois du roi, il attendit que ce dernier lui annonce sa sentence.
— Qui vous allez épouser ? Mais, mon cher, il me semble que c’est évident. Vous êtes désormais promis au roi Alrik, bien entendu. Félicitations pour votre élévation, vous allez devenir prince consort !
Vous avez voulu enfermer votre chagrin et l’empêcher de sortir, dans l’espoir qu’il disparaisse, mais au final, c’est le contraire qui s’est passé. Le chagrin qu’on laisse pourrir finit par se transformer en quelque chose de laid, rien de bon ne peut en sortir.
Si j’étais prêt à mourir pour protéger Sidr et chacun de vous, alors je suppose que me marier à un roi n’est finalement pas grand-chose. J’aurais juste voulu que mon sacrifice fasse de moi un héros, plutôt qu’une putain !
Après avoir épuisé son époux dans des valses franchement dynamiques, elle lui avait finalement rendu sa liberté et avait capturé un officier nordlandais, que la politesse et la conscience de sa fonction de représentant de son pays avaient probablement empêché de décliner l’invitation.
Elio ricana en observant la mine hagarde du jeune homme face au pas énergique de sa minuscule cavalière qui n’avait jamais paru comprendre le concept de laisser mener la danse par les messieurs.