Tandis que le bombardement sur Fossalta anéantissait les tranchées, il restait plaqué au sol, suant et priant : « Oh ! Jésus-Christ, sors-moi de là. Mon doux Jésus, sors-moi de là, je t’en prie (...) Si tu me sauves la vie, je ferai tout ce que tu voudras. Je crois en toi et je dirai au monde entier que tu es la seule chose qui compte. Je t’en prie, je t’en prie, doux Jésus. » Le tir d’obus s’éloigna. Nous nous mîmes au travail dans les tranchées et, le lendemain matin, le soleil se leva et ce fut une journée chaude, lourde, calme et gaie. De retour à Mestre la nuit suivante, il ne parla pas de Jésus à la fille qu’il suivit à l’étage de la villa Rossa. Et il n’en parla jamais à personne.