AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de ladesiderienne


S'il avait su combien d'hommes, dans l'histoire, avaient dû mourir sur une colline, cela ne l'aurait nullement consolé, car, aux minutes qu'il traversait, les hommes ne sont pas plus impressionnés par ce qu'il est arrivé à d'autres dans des circonstances analogues, qu'une veuve d'un jour ne trouve de réconfort dans la pensée que d'autres maris bien aimés sont morts. Qu'on en ait peur ou non, il est difficile d'accepter sa propre fin. Sordo l'avait acceptée, mais il n'y avait pas d'apaisement dans cette acceptation, même à cinquante-deux ans, avec trois blessures, et sur une colline encerclée.
Il en plaisantait en lui-même, mais il regarda le ciel et les lointains sommets, il avala le vin, et il constata qu'il n'avait aucune envie de mourir. S'il faut mourir, songeait-il, et c'est clair qu'il le faut, je peux mourir. Mais je déteste ça.
Mourir n'était rien et il ne s'en faisait aucune peinture terrifiante. Mais vivre, c'était un champ de blé balancé par le vent au flanc d'un coteau. Vivre, c'était un faucon dans le ciel. Vivre, c'était une cruche d'eau dans la poussière du grain battu et l'envol de la balle. Vivre, c'était un cheval entre les jambes, une carabine dans les fontes, et une colline, et une vallée, et un ruisseau bordé d'arbres, et l'autre bord de la vallée avec, au loin, d'aitres collines.
Commenter  J’apprécie          150





Ont apprécié cette citation (11)voir plus




{* *}