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Citation de martineden74


Il pleuvait ce jour-là sur Nice... Je rentrais chez moi et traversais, à mon tour, la place Masséna, incontournable dans la ville. Je n'ai aucun souvenir des plantes mais d'un désordre urbain de palissades qui masquaient des travaux d'enlaidissement.
Je fus saisi par le dispositif mis en place dans la nuit. Je tombai sur un camp de prisonniers, femmes, enfants reclus derrière des grillages où une étiquette tournée vers nous, hors du camp, illisible pour les reclus, nous signalait le jumelage du Cap avec la ville de Nice. Comme beaucoup de Niçois, javais été choqué par ce jumelage avec l'Afrique du Sud, raciste et esclavagiste. Anti-apartheid, je fus violemment secoué par la répétition envahissante de la sérigraphie représentant un couple avec deux enfants, derrière les barbelés. Cette répétition des images suggérait une foule, un peuple reclus, sur le seul critère de la séparation des races.
Avec ces images fortes, justes, efficaces, l'art était mis au service d'une protestation universelle, permettant « plastiquement » de rejeter et de faire prendre conscience du drame du racisme, du vécu terrifiant de la population de ce pays. C'est un nouveau mode d'action urbain qui se trouvait ainsi confirmé, donnant une grande amplitude à la photographie.
Je ne connaissais pas Ernest à cette époque mais, ébloui, j ai photographié cette intervention, avec émotion, et j'ai détesté encore plus violemment ceux qui banalisaient la répression et admettaient le racisme. Actuellement, on retrouve cette sorte d'intolérance dans notre quotidien qui sans cesse régénère en moi le souvenir de la révolte éprouvée alors.

Georges Rousse - Apartheid
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