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Citation de adtraviata


En juillet, je m’installe dans les Dolomites. J’escalade des montagnes, je dis tout juste quelques bonjours, j’écris si j’ai de quoi. L’écriture reste pour moi une fête, pas une obligation.

Mon corps s’en va sur les parois, déplaçant ses quatre points de contact, et il passe sur la page ouverte de la roche. Je l’appelle ainsi car elle est ouverte et vide, mais le corps n’écrit pas dessus, et ne laisse aucune trace sur la surface traversée.

Escalader est le lent déplacement du corps humain. Le poids sur chaque prise est une syllabe pensée, en gagnant des centimètres.

La peau de la pierre change selon le vent et la température. Elle change quand le nuage s’accroupit sur la montagne et s’effrite en une poussière de gouttes. Elle change au bruit du tonnerre qui avertit de loin et s’approche.

Parfois, je répète des voies déjà escaladées, je les refais en sachant où le passage est plus aisé, où la séquence des mouvements est plus serrée. Les mains ouvrent le chemin, goûtent la tenue de la prise, appellent le corps à le suivre.

A la fin d’une journée sur la paroi, je regarde mes mains qui m’ont guidé. Je pense qu’elles sont sourdes, muettes, aveugles, et pourtant elles avancent. Elles n’ont besoin que du toucher, le système de communication du corps le plus diffus. (p. 25-26)
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