PIERO DELLA FRANCESCA
Piero della Francesca mourut l’année hendécasyllabe du
débarquement
mille quatre cent-quatre-vingt-douze
de Colomb à l’occident, un orient raté.
Isabelle envoyait au diable les Juifs d’Espagne.
Piero mourut à l’abri des dernières nouvelles.
Il avait peint sur un enduit frais les croix et l’insomnie chrétienne
de posséder la ville des sangs et des messies
Jérusalem.
Que pouvait lui importer la découverte d’une Amérique indienne ?
Il laissa sur une douce épaule d’Arezzo,
dans l’air circulaire d’une église,
son voyage en orient, qui est origine, source.
/Traduction de l’italien par Danièle Valin.