AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Alfaric


Un printemps précoce recouvrait de vert tendre les forêts de Gaule. En ce début du cinquième siècle après Jésus-Christ, la vie, l’espoir semblaient renaître, après quelques années difficiles qui avaient ébranlé Rome. Après des décennies d’invasion, les Huns avaient été repoussés jusqu’au-delà des lisses, les postes avancés qui marquaient les frontières de l’Empire. Le faune avait vu, enfin, les soldats quitter sa forêt, retourner dans leurs garnisons. Cependant, pour lui, la paix n’apportait ni soulagement, ni repos.
Car son monde à lui continuait de mourir. L’ancienne religion s’éteignait lentement. Les dieux païens, ses dieux, avaient été mis au ban de l’Empire. A Rome même, depuis près d’un siècle, les empereurs étaient chrétiens. Le faune se souvenait avec nostalgie des temps anciens, où des prêtres-loups les priaient en grand pompe, lui et ses semblables, à chaque fin d’hiver. Depuis, il avait vu les sylvains, les naïades, les centaures… tout son peuple surnaturel reculer au fond des forêts, dans les recoins obscurs des cavernes et des combes. Ils avaient laissé les chrétiens prendre le pas sur eux, pénétrer dans les clairières interdites, piétiner les cercles des fées, arracher les arbres et briser les branches des buissons… Des moines en haillons répandaient la nouvelle foi dans tout l’Empire, prônaient un monde sans magie, en prêchant sous les yeux de bronze des statues de Cybèle et Diane.
Commenter  J’apprécie          60





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}