Etienne Dolet

Biographie :

Etienne Dolet est né à Orléans en 1509. Il étudie à partir de 1521 à Paris puis il part pour Padoue en Italie, qui est l'un des centres les plus réputés de l'humanisme italien avec une forte connotation épicurienne. En 1530 il prend le poste de secrétaire de l’ambassadeur de France à la République de Venise. À son retour en France, vers 1531, il étudie le droit à l’université de Toulouse, mais il est impliqué dans de violentes disputes entre groupes d'étudiants. C’est à cette occasion qu’il fait son premier séjour en prison.
En 1535, avec l’aide du célèbre imprimeur Sébastien Gryphe, il publie les deux volumes des Commentaires de la langue Latine. Cet ouvrage est dédié à François Ier, qui le prend sous sa protection et lui accorde pour dix ans le privilège d’imprimer tout ouvrage en latin, grec, ou français. Cette faveur exceptionnelle, lui vaudra des inimitiés importantes dans cette corporation. Il obtient aussi une grâce, lors de l'homicide peut-être accidentel en décembre 1536 d'un dénommé Compaing qui, dit-il, voulait l’assassiner. Il s'installe alors imprimeur à Lyon, ville réputée pour cette industrie. A son compte, il publie entre autres, François Rabelais et Clément Marot, avec qui il se lit d’amitié ; ce qui ne manque pas d'attirer sur lui l'attention de l’Inquisition : après la publication sur ses presses du Manuel du chevalier chrétien d'Érasme, livre convaincu d'hérésie, il est incarcéré. Ses ennuis avec l’intolérance religieuse de son époque ne font que commencer, il est accusé d’athéisme, de matérialisme, et il passe quatre années, entre 1542 et 1546, à s'évader et à être repris. Ses protecteurs se lassent et l’abandonnent.
Il fini par être arrêté puis amené à Paris pour y subir le supplice. Condamné, il est étranglé puis brûlé le 3 août 1546 avec ses livres sur la place Maubert. Cette place est réservée aux bûchers des imprimeurs cette année là, quatre y subissent le même sort. Étienne Dolet a laissé des poésies latines et françaises, des traductions françaises d’écrits de Platon et de Cicéron, des pamphlets, dont deux sur ses emprisonnements, intitulés le Premier et le Second Enfer (1544). Il en écrivit aussi un autre, pour demander qu'il soit possible de lire la Bible en langue vulgaire, l’un de ses grands combats.
Humaniste, écrivain, traducteur, poète et imprimeur, il est aujourd’hui considéré comme un martyre et un symbole de la libre pensée.