Il en était resté à la poésie qu'il avait lue au lycée. Hugo, Lamartine, Musset, Verlaine ou Baudelaire. Rimbaud, pour citer le plus moderne de ceux qu'il connaissait. Il aimait les vers mais il fallait que ça rime, qu'au-delà de la musique et du symbole suggéré, le texte ait un sens et suive la grammaire. Il se dit pourtant, en se rappelant Valéry et son "Cimetière marin" qu'il avait au prime abord trouvé assez hermétique, qu'avec les explications de son professeur, il avait fini par l'aimer. Il pouvait même réciter encore la première strophe: "Ce toit tranquille où marchent les colombes..."
A partir d'un certain âge, on est trop content de compter encore au nombre des vivants pour s'affliger exagérément du départ des autres.
Il s'essaya à courtiser les infirmières, à les accrocher pour qu'elles ne voient pas en lui que l'infirme objet de soins professionnels, mais un être humain, un homme qui pouvait même, à l'occasion, les désirer. La toilette, surtout la toilette intime qu'il était encore incapable d'assurer seul, étaient pour lui des moments pénibles. Peu enclin aux jouissances perverses, il n'en tirait pas de plaisir. Il la ressentait comme une menace à sa virilité. Il voulait d'autant plus se prouver qu'il était encore capable de séduire.
Seuls les hommes baisent quelqu'un, une femme ne dira pas qu'elle a baisé un homme.
Quand une affaire se présentait bien, il fallait conclure au plus vite.
La chaleur stimulait les cigales mâles à cymbaliser à qui mieux-mieux.
On ne met pas un enfant au monde seulement pour se faire plaisir.
En électricité, les opposés s'attirent et c'est vrai ailleurs aussi. Sans doute, quand on est de la même polarité, faut-il se ressembler pour être heureux ensemble!
En amour aussi, l'apprentissage existe.
Les illusions ont la vie dure!