J’ai ici un excellent ami. La semaine dernière, il devait faire partie du convoi. […] Nous ne voulions pas nous accabler mutuellement du chagrin de la séparation, nous riions et parlions de nous revoir. Chacun était capable d’assumer son destin. Or c’est cela qui est désespérant ici : incapables d’assumer leur sort, les gens s’en déchargent sur les épaules d’autrui. Et c’est sous ce poids-là qu’on risque de succomber, sûrement pas sous celui de son propre destin. Je me sens de force à affronter le mien, mais pas celui de mes parents.