Nationalité : France
Né(e) à : Veretz , le 29/05/1883
Mort(e) à : Tours , le 16/04/1989
Biographie :
Eugène Bizeau est un poète et chansonnier anarchiste français.
Issue d'une famille de vignerons socialistes et anticléricaux, il découvre très tôt les idées libertaires. Abonné dès 14 ans à la presse anarchiste, c'est tout naturellement qu'il y donnera ses premiers poèmes, qui seront publiés dans le journal "l'anarchie" fondé par Libertad.
Sa poésie sociale et révolutionnaire fera les beaux jours des chansonniers de "La Muse Rouge". En 1914, Eugène est réformé pour "faiblesse de constitution", il n'en poursuivra pas moins sa dénonciation du militarisme, rusant avec la censure et collaborant à la presse anarchiste dont "La Mêlée".
Il était anarchiste, athée, pacifiste, jardinier, apiculteur, vigneron et poète. Comme il le dit lui-même, il ne faut pas confondre anarchiste et terroriste : l’anarchiste n’est pas un poseur de bombes ! Il faut comprendre anarchiste dans le sens de libertaire qui veut l’épanouissement complet de l’individu dans la fraternité.
En 1929 puis 1934 ses poèmes sont mis en musique et enregistrés, ils passeront même, durant la révolution espagnole, sur les ondes de Radio Barcelone.
En Auvergne, Bizeau assistera au conflit mondial et à ses ultimes violences. De retour dans ses vignes et son village natal il y décédera le 17 avril 1989 alors qu'il allait fêter ses 106 ans.
En 1980-81 le cinéaste libertaire Bernard BAISSAT lui à consacré un film émouvant : "Écoutez Eugène Bizeau".
La salle des fêtes de Veretz porte d'ailleurs son nom.
« Les soldats vont partir vers le champ de bataille
Il faut leur donner de l’entrain
Oh le joli discours qu’un officier leur braille
Avant de monter dans le train
Debout debout Français ; voilà le jour de gloire
Sous l’étendard aux trois couleurs
Après avoir marché de victoire en victoire
Nous allons venger nos malheurs.
Et devant l’imposteur qui leur monte la tête
Avec le trois-six des grands mots
La boisson perd l’homme et réveille la bête
Etouffe leurs derniers sanglots.
Et je songe, en voyant qu’ils s’engouffrent dans l’ombre
Où pleuvra l’obus meurtrier
Que peut-être pas un sur cet immense nombre
Ne reviendra dans son foyer. ».
J'ai rêvé de toute mon âme ,
Rêvé comme on rêve à vingt ans ,
Devant les beaux yeux d'une femme ,
A l’Éternité du printemps .
J'ai rêvé d'étreintes moins brèves
Et d'amour jamais achevé ,
Je ne sais plus où sont mes rêves ....
mais je sens bien que j'ai rêvé !