La grandeur, telle est l'idée qui se présente la première à l'esprit quand on songe à l'Égypte. Un climat uniforme, toujours serein, un ciel perpétuellement pur, dont jamais les nuages ne bornent ni ne rompent l'immense étendue, une lumière éblouissante et jamais voilée, donnent l'impression de l'infini.
Les anciennes forêts n'ont pas seulement servi à composer l'air vital que nous respirons; elles ont encore formé le sol fertile dans lequel poussent et fructifient nos moissons. Avant elles, il n'y avait pas de terre végétale. La surface du globe était nue et stérile. Que s'est-il passé? Ce qui se passe aujourd'hui sur le rocher qu'un volcan soulève brusquement du fond de la mer, ou sur l'île plate de corail, formée par l'industrie sociale des lithophytes qui, depuis des siècles, ont entassé leurs demeures cellulaires sur le sommet de quelque montagne sous-marine.
Pour se faire une idée du prodigieux développement que la vie végétale avait pris dans le monde primitif, il faut se rappeler les houillères de Saarbruck, qui renferment jusqu'à 120 lits de charbon superposés, et qu'à Johnstone, en Ecosse, au Creusot, en Bourgogne, on trouve des couches de houille épaisses de 10 et même de 16 mètres; il faut en même temps songer que les arbres qui couvrent aujourd'hui une surface donnée dans les régions forestières de notre zone tempérée formeraient à peine, en cent ans, un lit de carbone de 16 millimètres d'épaisseur.
Les végétaux, et particulièrement les forêts, qui sont de vastes agglomérations de végétaux géants, jouent un rôle capital dans l'économie de notre globe. La première, la plus importante des fonctions qu'ils y remplissent, c'est de travailler incessamment à la composition de l'air que respirent l'homme et tous les animaux. Nous leur devons la vie. Notre existence est indissolublement attachée à la leur.