Ce qui accrut mon émotion, c'est que je me rendis soudain compte qu'ils portaient sur leurs bérets de tankistes anglais l'insigne de la cavalerie polonaise.
- La cavalerie ! dis-je tout excité à Canèr, assis à côté de moi dans la cabine, et à Sabatini. Vous voyez ces insignes ? Ce sont des soldats de la cavalerie…
Et comme ni l'un ni l'autre ne semblait comprendre à quoi je faisais allusion :
- Vous ne vous rappelez pas les charges de la cavalerie polonaise, à la lance contre les chars d'assaut allemands, en 39 ?
Sabatini se rappela :
- Ah, oui, dit-il, c'est vrai.
Et après un temps :
- Quelle folie, tout de même ! Pourquoi ont-ils fait ça ? La Pologne était déjà vaincue…
Pour cela, justement pour cela. cela avait été un geste de grande fierté, pour le temps de l'esclavage : un geste à transmettre aux enfants en même temps que le souvenir des jours de liberté.