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Citation de Sebastiend


Viviane Zeidler
lun. 26 févr. 11:32 (il y a 2 jours)
À lionel, moi

Si la plupart des théories de la sociologie critique sur le fonctionnement social du sexe s’intéressent soit aux injustices socio-économiques liées au sexe, d’une part, et à la sexualité, d’autre part, soit à la marginalisation et à l’autonomisation des minorités sexuelles, en réalité, le capital sexuel n’est avantageux que si nous l’envisageons simultanément en tant que sentiment intérieur personnel et en tant que capacité psychique pouvant être utilisée comme source d’autorité, lorsque la vie professionnelle se caractérise par des emplois par projet à court terme, auxquels manquent une structure claire, un cadre organisationnel et une continuité.
La théorie du capital sexuel néolibéral que nous avons présentée dans cet ouvrage propose donc une économie politique du sexe radicale. Radicale, parce qu’elle remet en cause l’idée dominante que le sexe serait avant tout une affaire privée, n’ayant rien à voir avec l’organisation de l’espace social et surtout pas avec les rapports de classe à l’échelle macroscopique. A cet égard, notre démarche diffère de celle choisie par les spécialistes du capital humain. Ces chercheurs semblent, à première vue, adopter la même perspective que nous, étant donné leur intérêt pour les investissements individuels dans différents savoirs améliorant l’emploi. Eux aussi se penchant sur des compétences employables difficiles à quantifier et détenues à titre privé : des titres qui, historiquement, ont renforcé le pouvoir de négociation de la main-d’oeuvre de la classe moyenne au plus fort du fordisme et de ses rapports de classe. De même, notre théorie relie les attributs incarnés et l’emploi. En revanche, à l’inverse des spécialistes du capital humain, nous ne postulons pas l’existence d’un acteur rationnel qui mettrait consciemment à profit son sex-appeal ou son « identité performable ». Même si nous considérons que le capital sexuel s’accumule de manière individuelle, cela n’implique pas par voie de conséquence de l’aborder avec une théorie du choix d’économiste. Contrairement aux adeptes d’approches rationnelles et utilitaires du comportement sexuel, nous considérons que le sexe ne se résume pas à des tentatives individualistes pour maximiser son capital par des sujets atomisés qui calculent leurs investissements tout en poursuivant leurs intérêts personnels. ( p75, 76 )
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