J’avais lu quelque part que le chocolat était bon pour le moral, alors je ne cesse d’en manger depuis ce matin cependant hormis la nausée je n’ai pas retrouvé le moral.
Elle, c’est Nelly, on a commencé à travailler à la même époque. Tous les hommes tombent à ses battements de cils et la trouvent terriblement sexy. Je me suis toujours demandée si elle mettait de faux cils. Elle est tellement grande que j’ai l’impression que ses jambes arrivent à mon cou. Ses cheveux châtains clairs sont toujours parfaitement lissés et brillent avec une extrême véhémence mettant en valeur les traits fins de son visage et ses yeux bleu azur. Ses vêtements sont toujours très près du corps pour ne pas dire très moulants. Elle a l’air assez hautaine comme ça, pourtant au fond elle doit sûrement être gentille, pour ne pas dire cacher sa gentillesse bien enfoui, c’est juste qu’elle ne peut s’empêcher d’envoyer des piques. A croire que c’est plus fort qu’elle.
Ton visage ne voit pas assez le soleil, tu devrais sortir plus souvent et profiter de la vie. Tu ne vas pas cacher ton merveilleux visage sous un fond de teint blanc hideux, c’est hors de question ! Je mets mon véto. Tiens quitte à te maquiller en blanc, tu devrais essayer Marie-Antoinette.
C’est comme si je lui avais annoncé que je ne me marierai jamais ou que je lui avais enfoncé un pieu dans le cœur, c’est pareil.
Et j’épouserais un Maharadjah, nous vivrons heureux dans un immense palais que nous ferons construire sur mesure et aménager selon les règles du Feng Chui pour être en osmose avec les éléments et les énergies qui nous entourent. Hum et toutes ces saveurs et ces couleurs magnifiques, je ferme les yeux, c’est comme si je pouvais les sentir, et si j’attrapais le syndrome post-inde…
Le vent de la Seine me fera un peu de bien. Et puis, je me sens beaucoup mieux ici. En tout cas mieux qu’au bureau. Rien que le fait de prononcer le mot bureau, me provoque un pincement au cœur, comme un poids sur la poitrine. Qu’ai-je fait ? Je ne veux pas me rappeler tout ça, ni comment j’ai quitté le bureau.
Je suis tout de même chanceuse. Je prends le bout de papier cartonné, le serre contre ma poitrine et fais des tours sur moi-même. Je me sens heureuse soudainement de savoir que je suis aimée. C’est normal je suis fabuleuse, oui extraordinaire même, c’est pour ça qu’il m’aime. Quelle chance !
On est tellement en adéquation lors de nos flirtes virtuels que j’ai peur de tout casser et me rendre compte que nous sommes différents en réalité. Je ne veux pas exploser notre bulle de protection. Et si on essayait et si ça ne marchait pas… je ne veux même pas y penser.
La femme qui veulait être heureuse