Parfois, j'encourage mon corps à développer une maladie qui me tuerait. Au moins je saurais que quelque chose ne va pas chez moi et je pourrais contenir la douleur et le pourrissement jusqu'à qu'il soit trop tard.
Certains jours, je me crois une étoile sur le point d'exploser.
D'autres jours, je suis une feuille d'herbe.
Ma sœur me manque chaque jour, exclue de la maison et de l'école quelques mois avant la fin. Pas de bal de promo, pas de diplôme, pas de fête, pas de cadeau. Un coup de pied métaphorique au cul après des années de véritables blessures sur son corps imprimées par ma mère, la Barge, et par mon père, la Brute. Je traînais dans ma chambre tandis qu'elle enrageait sur la pelouse, maudissant notre maison et les clous qui la maintenaient debout, qui nous protégeaient moi, ma mère, et mon père qui hait le youpi.