AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Cyril Laumonier (Traducteur)
EAN : 9782749948584
272 pages
Michel Lafon (10/11/2021)
3.67/5   9 notes
Résumé :
James Whitman n'est pas populaire. En même temps, quel adolescent de seize ans est passionné de poésie et serre les arbres dans ses bras ? Peut-être James aurait-il besoin d'un psy... Mais le seul qu'il a trouvé, il se l'est inventé : il s'agit du docteur Loiseau, un pigeon psychologue toujours prêt à l'écouter.

Car décidément, depuis que Jorie, sa soeur, a quitté la maison, rien ne va plus pour James. Pour retrouver sa vie d'avant, il ne voit qu'une ... >Voir plus
Que lire après Le guide des poètes maudits du Docteur LoiseauVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
James Whitman est fan du poète du même nom. Il aime câliner les arbres sur le chemin du lycée et sauver des oisillons en perdition pour impressionner les jolies filles – une en particulier. Il n'a qu'un seul et unique ami, Derek, qui ne se prive pas de le secouer lorsque c'est nécessaire. Et James en a souvent besoin depuis que son père – la Brute – et sa mère – la Barge – ont fichu sa soeur Jorie dehors. En son absence, son sentiment de culpabilité atteint de nouveaux sommets et jette de l'huile sur le feu de sa passivité. Eux qui étaient dans la même galère, à vivre chaque jour dans le même enfer d'une famille bancale, n'auraient-ils pas pu faire front commun ? Se soutenir, survivre ensemble ? Aujourd'hui, James étouffe sous le poids de ses silences, présents comme passés. Se noie dans la dépression et l'envie d'en finir une bonne fois pour toutes. Mais avant ça, il lui faut découvrir ce qui s'est réellement passé au lycée le jour du renvoi de Jorie. Pourquoi avoir tabassé son ancienne meilleure amie et ainsi franchi le point de non-retour avec ses parents tout comme avec le proviseur ?

Par ce récit, Evan Roskos aborde avec brio des thématiques pourtant ô combien difficiles comme la maltraitance, les troubles mentaux, l'automutilation, le suicide. Il décrit parfaitement la spirale descendante dans laquelle James se retrouve coincé, lui qui a longé les murs pour ne pas tomber. le mélange d'angoisses, d'espoir, de désespoir, le piège qui se referme inexorablement sur soi et le dernier élan de rage avant de rendre les armes. Cet élan suffira-t-il à sortir James du marasme ou formera-t-il la goutte de trop qui le fera vriller pour de bon ?

J'ai adoré retrouver la prose de Walt Whitman et son corps électrique, mais la poésie de cet ouvrage ne s'arrête pas à ces extraits. Il y a quelque chose d'unique et de fantasque dans la vision que James pose sur le monde. Un tiraillement entre ombre et lumière qui démontre si bien la constante lutte interne auquel on est confronté lorsque la dépression s'installe. Il nous parle aussi du refuge que peuvent offrir l'humour et les traits d'esprit, dernier rempart contre la souffrance, pour le meilleur et pour le pire. Si Evan Roskos appuie sur le côté loufoque de James chaque fois que ce dernier entre en conversation avec son psy imaginaire, un pigeon du nom de Docteur Loiseau, il ne minimise pourtant pas l'impact que peut avoir une vraie thérapie dans ces cas-là. À trop chercher parmi les secrets de sa soeur, James va devoir affronter ceux qu'il avait lui-même enfouis au plus profond de lui.

L'auteur évoque tout cela dans une ambiance claire-obscure. Sans misérabilisme ni solution magique. Il décrit le cheminement de son (anti)héros avec beaucoup d'intelligence et de sensibilité. James déraille, mais en tire des leçons, aussi douloureuses soient elles. le tout, d'une plume qui reste accessible à tous, qui explore la toxicité de certaines familles afin de démontrer aux victimes qu'elles ne sont pas nécessairement aussi seules et démunies qu'elles le pensent, que des solutions peuvent être trouvées à condition d'accepter d'en parler avec un tiers de confiance. Que n'importe qui peut être sujet à des crises de panique sans qu'il ne soit nécessaire de se voir stigmatisé, et sans devoir entendre les autres recourir à des lieux communs qui ne font qu'aggraver la violence des ressentis.

Ce roman se lit rapidement, et de par la force de son message, il est à mettre entre toutes les mains. Car oui, c'est parfois sombre, cru, violent, mais il est grand temps d'arrêter de croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes sous le simple prétexte que l'on est encore jeunes. Pousser toutes ces problématiques sous le tapis reviendrait à nier les calvaires que d'autres peuvent endurer, comme s'ils n'étaient pas dignes d'être entendus/crus. S'il n'y a pas de réponses toutes faites dans ce genre de situation, Evan Roskos présente tout de même des pistes aptes à en aider plus d'un. L'humour est utilisé avec parcimonie ; les réparties de Derek et James permettent de désamorcer certaines tensions sans jamais minimiser leurs origines. Un bel hymne à la vie en dépit de tout ce qu'elle peut parfois nous infliger, à la liberté, au libre-arbitre, au dialogue à coeur ouvert et aux nouveaux départs, envers et contre tout.
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
Commenter  J’apprécie          20
Séduite par le titre poétique et l'illustration de la couverture, j'ai postulé pour recevoir ce roman lors de la dernière masse critique organisée par Babelio. Ce livre m'a déstabilisé. Je suis secouée par le désespoir et la violence que côtoient cet adolescent.
James est un jeune homme isolé par ses différences : il aime la poésie et serrer très fort les arbres, sur le chemin du lycée, pour décompresser. Il parle et se confie à un pigeon imaginaire qu'il appelle Docteur Loiseau. Il est proche de sa soeur aînée mais celle-ci vient de se descolariser et de quitter la maison familiale. Il se reproche de ne pas avoir réussi à intervenir voir d'être responsable de son départ. Mais tous n'est pas si noir (sic) : il cherche des alliés parmi le corps enseignant pour essayer de réintégrer sa soeur au lycée. Il aide son copain de maternelle qui couche avec une femme adulte très immature. Il participe à la rédaction du journal de l'école grâce à Beth. Beth dont il est amoureux mais qu'il faut d'abord séduire.
Le guide des poetes maudits du docteur Loiseau a été adapté au cinéma. J'ose espérer que ce n'est pas parce qu'il reflète au plus près la génération des ados d'aujourd'hui... car sinon, quelle noirceur ! Leur avenir et leur futur se ressemblent : écrasés par des parents égocentriques, ils travaillent dans des fast food pour mieux payer des psy et permettre ainsi a la société de les exploiter. Soulignons une petite note d'espoir : ce roman commence et se termine par la jolie expression "youpi " ... à moins que ce mot soit teinté d'une note de sarcasme.
A ne pas mettre entre toutes les mains d'adolescents, ils pourraient s'en inspirer et tenter une des méthodes de suicide suggérée dans les 268 pages.
Commenter  J’apprécie          10
James Whitman est un adolescent de 16 ans, pas très populaire. Il est passionné de poésie et aime serrer les arbres dans ses bras. Il se sent aussi mal dans sa peau, il se sent seul, face à ses angoisses. Sa soeur, Jorie, a quitté la maison. A la maison, la vie n'est pas facile avec ses deux parents, surnommés le brute et la barge.
Rien ne va plus dans la vie de James. Ce qu'il souhaite le plus : retrouver sa vie d'avant, et comprendre ce qu'il s'est passé, la raison pour laquelle Joris a été renvoyée du lycée et a quitté la maison.

C'est le titre et la couverture qui m'a attirée. J'ai trouvé le tout très doux et poétique.
Sous cette douceur apparente se cache le mal-être de James qui m'a bouleversée. A travers le livre, on sent le tiraillement de James entre la joie et la peine, la dépression qui s'installe.
On ressent aussi la détermination de James pour sauver Jorie, et en même temps impuissance face aux adultes.

C'est un roman destiné aux ados. On retrouve l'univers du lycée, les premiers émois, un peu d'humour et de poésie. Mais en même temps l'auteur aborde des thématiques importantes et profondes comme le suicide, la dépression, l'automutilation. Je pense qu'il est important de souligner, que malgré cette couverture toute douce, se cache des passages assez difficiles, parfois violents, le tout dit d'une manière plutôt directe.
Commenter  J’apprécie          20
J'ai tenté ce livre par curiosité et j'ai beaucoup aimé le style : nous suivons la vie du lycéen James Whitman, passionné de poésie, peu populaire dans son lycée, mal dans sa peau et en proie à beaucoup d'angoisses, en lien avec sa soeur Jorie, mise dehors par leurs parents.

On évolue selon la vision de James, selon ses angoisses et ses pensées. Sa vie est loin d'être facile et rien n'est caché, ni amoindri. Mais il y a de l'espoir, le personnage évolue au fil de ses rencontres et des événements. Si on peut se sentir mal pendant la lecture et dépité, on espère toujours, il y a toujours de la lumière quelque part, mais il faut se donner les moyens de l'atteindre.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Parfois, j'encourage mon corps à développer une maladie qui me tuerait. Au moins je saurais que quelque chose ne va pas chez moi et je pourrais contenir la douleur et le pourrissement jusqu'à qu'il soit trop tard.
Commenter  J’apprécie          20
Certains jours, je me crois une étoile sur le point d'exploser.
D'autres jours, je suis une feuille d'herbe.
Ma sœur me manque chaque jour, exclue de la maison et de l'école quelques mois avant la fin. Pas de bal de promo, pas de diplôme, pas de fête, pas de cadeau. Un coup de pied métaphorique au cul après des années de véritables blessures sur son corps imprimées par ma mère, la Barge, et par mon père, la Brute. Je traînais dans ma chambre tandis qu'elle enrageait sur la pelouse, maudissant notre maison et les clous qui la maintenaient debout, qui nous protégeaient moi, ma mère, et mon père qui hait le youpi.
Commenter  J’apprécie          00

Video de Evan Roskos (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Evan Roskos
Dr. Bird's Advice For Sad Poets - Official Trailer
autres livres classés : problèmes familiauxVoir plus
Les plus populaires : Jeune Adulte Voir plus

Lecteurs (15) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1431 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}