Dans l'imaginaire collectif, ils (les légumes) sont identifiés à la diète, au régime, à l'austérité. Pour Rabelais ou pour Rousseau, ils sont la clefs d'une alimentation équilibrée et sobre.(..) Or, le légume demande qu'on s'occupe de lui. Il faut l'acheter, l'éplucher, le laver, le couper, le cuire... Il se flétrit, il noircit, il ramollit, il pourrit. Le préparer, l’accommoder demande un peu de temps, de l'attention, de l'invention. Mais c'est pour cela même qu'il peut alors être une source de plaisir, et non de la seule contraire. Car le légume ne nous relie pas seulement à la terre qui le produit, il pousse aussi sur le terreau de notre mémoire affective.