Ma mère s'inquiète pour moi. je ne dors plus, ou mal, pas assez en tout cas. Je mange n'importe quoi. Dès que je quitte le travail, je n'ai qu'une obsession : finir le livre. Cela donne des menus auxquels je n'aurais jamais touché en temps normal : Redbull-camembert ; café serré plus café allongé ; brocolis. J'en viens presque à comprendre les écrivains à bouteille. Tenir ou s'étourdir, c'est un peu la même chose. Atteindre cet état second au-delà de la fatigue quand le manuscrit s'étire devant vous comme un ruban sans fin.