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Critiques de Evguéni Grichkovets (5)
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Asfalt

Long roman presque 600 pages de genre psychologique et introspectif, qui se perd dans la dernière centaine de page en espèce de thriller avorté.

Nous suivons Micha, jeune quadragénaire, homme d'affaires accompli, mari et père de deux fillettes, dans son quotidien de businessman moscovite du XXIème siècle, alors qu'il apprend le suicide d'une amie proche qu'il connaissait depuis ses années estudiantines.

Commence alors de longues centaines de pages oscillant entre l'introspection, avec de nombreux retours sur ses souvenirs de la défunte, qui le ramène à ses propres souvenirs de jeunesse, d'enfance, et en parallèle en pseudo-enquête qu'il tente de mener afin de découvrir les raisons du passage à l'acte de son amie qui semblait si pleine de vie.

Nous restons dans l'expectative sur ce point notamment, car soudainement, cette question passe complètement aux oubliettes, à quelques dizaines de pages de la fin, pendant lesquels le roman paraît basculer dans le thriller, avec du suspens, des menaces,... qui au final ne feront que pschitt.

J'ai eu du mal à entrer dans ce roman, un peu longuet au début, puis, alors que je commençais à m'imprégner de l'atmosphère et découvrait la vie quotidienne de l'homme moscovite à qui la réussite financière sourit (vie familiale en pointillés, peu de temps consacré à sa vie de couple, peu d'investissement personnel en tant que père, très fréquentes soirées bien arrosées (voire noyées :) )avec ses amis (sans sa femme évidemment), relations extraconjugales,...), l'auteur, qui semble ne plus trop savoir lui-même où il souhaite aller, effectue un virage à 180 degrés pour suivre un filon mystérieux, plein de menace et de questions,... pour mieux l'abandonner, aussi brusquement qu'il l'avait commencé, sans rime ni raison.

Je suis donc restée comme une andouille (d'origine AOC), sans avoir bien saisi le fin mot de l'histoire.

A bon lecteur, salut !
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Théâtre contemporain russe

Volume 2, La Dernière Volonté du Capitaine du Carpatie



Une pièce de théâtre assez mouvementé où les personnages nous surprennent dans leur transformation, ils sont d'un instant esclaves, à d'autres moments ils sont volontaires eux-mêmes à l'esclave, enfin, ils semblent tous perdus, à la recherche de leur histoire, de leur identité. Du moins on est dans une tragédie où par moment, sans trop d’effort, l'air se détend avec un langage plus ou moins humoristique.



Le capitaine du Picardie est celui qui, le seul ayant perçu le signalement de déstresse, s'est intervention pendant le naufrage de Titanic, pour sauver quelques personnes. Mais après cet ouvrage, il a perdu sa mémoire qu'il ne se souvient plus de cet événement, en même temps, il ne sait plus reconnaître ses enfants...



Arrêtés dans leur bateau comme des pirates, le capitaine et son équipages doivent être exécutés mais avant tout le capitaine doit faire un vœu, aussi demandera-t-il la guillotine uniquement pour sa tête mais que tout son équipage soit libéré...le vœu est exaucé...



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Comment j'ai mangé du chien

Mon expérience personnelle est qu'il arrive souvent que deux hommes ayant effectué leur service militaire en viennent à en parler et que ça ne semble pas être un sujet si désagréable... Manifestement, aucun de ces hommes n'a fait trois ans de service dans la marine russe dans le Pacifique. C'est en revanche le cas du personnage principal, narrateur seul en scène, de ce monologue haché dans lequel il a bien du mal à expliquer ce que ces trois années ont changé en lui, bien qu'il se trouve, sur ce point, plus lucide que ses camarades. Il ressent une trahison en tout cas, celle de la Patrie, parce le service militaire dans la marine russe c'est... fort comme il le dit lui-même, ça laisse des traces et personne ne vous est reconnaissant des brimades endurées. En trois ans, les choses changent beaucoup, la fiancée n'a pas attendu, même la maison familiale ne semble plus la même parce on n'est plus vraiment soi-même non plus.

Les phrases commencées et jamais finies et les changements de sujets intempestifs qui témoignent de la confusion et du trouble du personnage n'aide pas à maintenir l'attention de la lectrice (et non de la spectatrice) au maximum. Comme souvent à voir plutôt qu'à lire.
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Le Taquet

Un train qui roule sur son rail. Bruit syncopé et monotone. Tagadam, tougoudoum, tagadam, tougoudoum, tagadam, tougoudoum ! Steppe qui se déroule sans fin. Passé Novossibirsk, il s’enfonce vers le néant sibérien.

Au bout, Vladivostok !



Boire, boire encore ! Vodka ! Peu importe la marque ! la Standard, sans doute ! L’assommoir ! Jusqu’au trou noir ! S’enfoncer vers le néant. Dans ce livre, dans une nouvelle sur deux la vodka commence, ponctue ou termine une histoire.



Puisque ‟ la conscience que j’avais de mon être s’était habituée au fait même que je n’aie pas de nom. Elle avait oublié le comment de l’existence… Vivre point final”, pense le petit gars de la Marine que le train emmène vers son affectation maritime. Trois ans de service militaire. Pendant l’instruction "le débourrage", exécuter des tâches qui n’ont pas de sens. Ordres hurlés. Humiliations.

Ne penser à rien !

N’être rien !

Dans ce froid humide de l’extrême-orient russe.

Ciel gris et bas qui se confond avec la neige sale.

Dès que la neige cessera de tomber, de jour comme de nuit, il faudra l'enlever de tout le bateau.

Pour son anniversaire, il veut offrir à boire. Petite touche de bonheur. De la vodka qu'il part acheter au village voisin. Du retour du magasin, la bouteille tombe de son sac et se casse dans la neige. Tristesse. Il ne pourra rien offrir à ces ‟autres” dont il ne supportait pas la présence au début.

Ces "autres" qui ne sont pas "lui".

Dans son livre "Tangente vers l'Est", Maylis de Kerangal rencontre ces militaires qui partent avec le Transsibérien vers cet horizon russe sans fin. Un troupeau hagard.

Ce marin conscrit, c’est Evguéni Grichkovets qui se raconte dans cette nouvelle et celle qui suit.



Dans la seconde, avec le géorgien Djamal Beridze, il doit porter à la main sur des kilomètres un transformateur métallique de 60 Kgs. C’est un ordre du bosco Khamovski. L’appareil sera trop gros pour passer par l’écoutille du bateau. Le bosco ordonne de ramener le transformateur au village. Lançant un cri rageur, Djamal le passe par dessus bord. ‟Après tout qu’il aille se faire foutre ce transfo” dira le bosco. Stupidité du commandement adoucie par la sagesse du bosco. Nous sommes en Russie, au bord du Pacifique. Moscou est loin. Alors… on peut prendre quelques libertés.

Eh hop, un coup de vodka !

Dans la 3ème, 4ème, 5ème et 7ème nouvelles, on boit encore. Dans la 3ème, Kostia, étudiant à Moscou, trouve un portefeuille qu’il rend à son propriétaire, un nouveau riche, rustre et alcoolisé, comme la Russie d'Elstine en a beaucoup fabriqué. Ce sera le choc entre deux destins opposés, celui d’un étudiant désargenté et honnête, ébloui par l’effervescence intellectuelle de la capitale confronté à celui, rustique, de ce faiseur d’argent facile, truand sans doute.



Vadik est salarié traitant des problèmes de standardisation dans un ministère. Tu parles d’un métier excitant ! Mais il ne dort pas la nuit. Alors, le jour, il dort partout, dans sa voiture, sur le fauteuil du dentiste, chez le coiffeur. Après un concert, il se saoule ! Sa femme Katia aussi ! Tant mieux, elle ne l’engueulera pas. Partie nulle ! D'habitude en Russie, c'est surtout le mari qui boit et son épouse qui finira par foutre le camp et divorcer.



Dans la 5ème nouvelle, Andreï et ses copains se mettent ‟out” dans un bar en regardant un match de foot sur un grand écran. Il s’ennuie entre sa femme Tatiana et sa fille Varia. Marquis c’est le chien qu’il faut sortir matin et soir. Il meurt, comme ça, sans prévenir. Sur six pages il cherchera un endroit pour enterrer Marquis. C’est beaucoup six pages pour enterrer un chien !

Dans la 7ème nouvelle, Igor Semionovitch boit en attendant l’avion qui part de Moscou pour Perm. Dans ce bar, il tombe en admiration devant une actrice de théâtre qui lui est présentée. Il bave devant cette femme qui l’ignore et dédaigne sa conversation de gros entrepreneur immobilier. Encore cette confrontation entre deux mondes trop différents. Cette nouvelle me rappelle que dans le film d’Agnès Jaoui, ‟Le Goût des Autres”, le directeur d’une grosse Sté, Castella/Bacri, rustre et beauf, tombe amoureux de Clara/Anne Alvaro, actrice de théâtre.

Igor a un taquet intérieur qui contrôle son agressivité. Si le taquet tombe, Igor cogne. Ce soir il ne trouvera rien ni personne à frapper, mais il boira ! Trop ! Je ne sais plus s’il réussit à prendre son avion.



L'auteur raconte ces vies différentes, celle de lui-même en militaire, celle d’un salarié anonyme,celle d’un lambda et son chien, celle d’un entrepreneur.

C'est souvent tragi-comique dans les oppositions contrastées entre les personnages. Ce sont des moments dans la Russie contemporaine que l'homme de théâtre Evgueni Grichkovets met en scène. Destins d’hommes qui se réjouissent d’un petit rien puis plongent dans la vodka...

...Peut-être pour échapper à une certaine absurdité de cette vie moderne post-soviétique qu'ils ne maîtrisent pas.

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Hiver

Il faut bien avouer que je ne suis pas certaine d'avoir tout compris dans cette pièce à trois personnages qui fleurte avec l'absurde sans jamais y mettre vraiment les pieds. Le titre me paraît finalement assez trompeur car il donne une impression de durée pour une pièce qui s'étale juste sur une nuit. Froid aurait été un titre plus proche du contenu.

Deux soldats devant faire exploser quelque chose au petit matin passe la nuit alors que la température est si basse que leur survie est en jeu. Leurs envies immédiates et la Fée des Neiges vont les entraîner dans des souvenirs d'enfance. Ce thème de l'enfance avec ses frustrations et ses joies revient sans cesse. Leur perte de contact avec la réalité leur permettra-t-elle d'aller au bout de la nuit ou bien les perdra-t-elle ?

J'adore les pièces de théâtre qui décroche pour transporter les mêmes acteurs à une autre époque dans d'autres rôles. C'est ici le principe même de la pièce de faire ces allers-retours qui finissent pas ne plus se distinguer grâce à ou à cause de la Fée de Neiges.

En revanche , je crois qu'il y a une volonté burlesque de l'auteur qui ne m'a pas vraiment touchée. (Mon cœur s'artichaut a néanmoins été ému par l'épisode du vélo offert en cadeau.) Si j'ai bien compris, l'auteur veut nous montrer comment le froid met les personnages face à eux-mêmes mais, ne voulant pas être trop grave, il intercale des moments censés prêter à sourire.

De même, les dialogues, ou plutôt la qualité littéraire du texte, ne m'ont vraiment pas emballée.

Une impression de lecture au bout du compte très mitigée ...
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