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Citation de blanchenoir


De retour dans le jardin, j’observai la fenêtre de la chambre
de Frédéric au deuxième étage de sa maison qui me faisait face
de l’autre côté de la rue. Ses volets étaient clos. La peinture
blanche s’écaillait sur la façade lézardée. Elisabeth, sa mère,
n’était pas rentrée. Elle devait être chez sa sœur, où, comme tous
les étés, elle partait deux à trois semaines, à Stockholm. J’étais
impatient de la voir reparaitre, de prendre le thé ou l’apéritif
en sa compagnie. A la suite de quoi, elle me laisserait, comme
depuis des années, monter seul à l’étage, pour passer un moment
dans la chambre de mon ami. Les clés étaient pourtant
en ma possession, ma mère disposant d’un double. Je pouvais
m’y rendre, de ce pas. Mais je n’aimais pas l’idée de pénétrer
dans le cœur vide de cette maison. J’avais essayé une fois, mais
devant la porte entrouverte, je n’avais pas pu faire un pas supplémentaire:
on n’est jamais vraiment certain d’avoir envie de
se recueillir devant une tombe vide. Et je n’avais jamais su,
s’agissant de Frédéric, si à l’étage de sa maison, se trouvait la
chambre d’un mort ou la tombe d’un vivant.
Voilà ce qui arrive quand on s’évapore dans la nature comme
il l’avait fait. Porté disparu depuis vingt-six ans
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