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Citation de Bazart


A la fin d'un galop, il s'arrête à deux pas de moi, recule, avance, hésite puis vient plus près. Il me touche l'épaule de son museau, le bras de sa corne, me flaire. Il fait deux pas en arrière et en avant, hésite encore avant de me flairer. Je sens soudain sa langue sur la nuque. Sa bave me dégouline dans le dos. Il me lèche, nettoie la sueur et le sang. J'éprouve un plaisir étrange, voire inadmissible, et m'y abandonne comme si je me donnais en offrande à un être supérieur : je me redresse, mets mes bras et mes jambes en croix. Il me lèche le dos, le torse, les bras, les jambes, le visage, l'entrejambe. Ses gestes ne sont pas dénués de tendresse mais ils contiennent une nervosité, comme si à tout moment l'amour risquait de dériver en une violente férocité. Malgré mon alanguissement et le plaisir inénarrable, une part de moi reste sur ses gardes. Le bison me lèche comme une jument lècherait son poulain ou une chienne ses chiots. Et si ce n'était pas un mâle ? Les vaches ont bien des cornes, les chèvres aussi. Pourquoi n'ai-je jamais envisagé que le bison puisse être une femelle, ou qu'il ait les deux sexes, même si cela semble extravagant ?
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