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Isabelle Gugnon (Traducteur)
EAN : 9791034908608
256 pages
Liana Lévi (01/02/2024)
4/5   7 notes
Résumé :
Manuel Palacios naît au début du XXe siècle d'une indienne tehuelche et d'un Espagnol en Patagonie. A la mort de son père, il est envoyé au séminaire où il subit des discriminations. Un jour qu'il accompagne un archéologue, il découvre le peuple tehuelche qu'il estime élu de Dieu. Il se fait ordonner prêtre en Italie et recherche le bison unicorne, bête mythique des peintures rupestres tehuelches.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique


Manuel Palacios, né au début du siècle dernier, est le fils d'une indienne Teluelche et d'un Espagnol venu travailler dans une estancia en Patagonie. A la mort de son père, il est envoyé dans un séminaire salésien.
Victime de discriminations en tant que métis, pris entre ces deux mondes, il se réfugie dans les études. Remarqué pour ses talents de dessinateur, il accompagne un archéologue sicilien dans un voyage d'étude en Patagonie.
La rencontre des Teluelches dont il est issu par sa mère et la découverte de peintures rupestres représentant un bison unicorne bouleversent le jeune séminariste.
Ordonné prêtre en Italie, il revient en Patagonie pour devenir professeur auprès des siens et surtout préparer son voyage de recherche du bison licorne, cet animal mythique qui devient pour lui la preuve que Dieu a élu le peuple Teluelche.
Autant vous dire qu'une telle théorie devrait faire pas mal de bruit dans le Landerneau des scientifiques et des théologiens européens de l'époque.
Quête mystique et mythologique en Patagonie, voyage initiatique dans la région la plus reculée de l'Argentine.
Récit épique d'un écrivain voyageur, voyageur au bout du bout du monde, mais aussi voyageur dans l'histoire d'un peuple et sa terre.
Inspiré de la vie d'un personnage réel, " Les hommes les plus grands " est le roman passionnant d'un auteur engagé dans la cause autochtone Argentine.
Une belle et formidable lecture roborative.
Lien : http://www.baz-art.org/2024/..
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Manuel Palacios Ranel est né d'une mère Indienne et sensiblement d'un père Asturien. Lors de son hospitalisation en raison d'une méningite, Manuel face à la mort en discussion avec Dieu, lui propose un pacte selon lequel sa foi n'aura pas de limite si Lui croit en lui, et qu'ainsi la "dévotion à sa cause serait immuable". Après ses années lycées, il commence son noviciat pour ensuite partir en Italie et devenir prêtre.
C'est à 20 ans qu'il fait sa rencontre avec les Indiens et que lors d'une expédition il découvre des peintures rupestres qui seront déterminantes dans sa quête. Cette bête peinte dans cette grotte n'était-elle pas le prélude d'une découverte magistrale ? Mais quel chemin va t-il devoir parcourir pour parvenir à réaliser la mission qu'il s'est donné : raconter l'origine de ce peuple Tehuelches, " rendre visible ce qui était en passe d'être détruit ".
Les hommes les plus grands de Fabian Martinez Siccardi est un récit fort, troublant car mystique par certains côtés et bouleversant par l'histoire qui est racontée. L'histoire de ce peuple détruit au nom de la civilisation et du progrès !
UN tout grand merci à la Masse critique et aux éditions Liana Levi qui m'ont permis de lire ce récit !
Lien : https://www.instagram.com/un..
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Parution le 01 Février 2024

Je remercie Babelio, Masse Critique et les Editions Liana Levi pour la découverte de ce roman.

Fabian Martinez Siccardi est un auteur argentin, né en 1964 en Patagonie .C'est là qu'il nous entraîne au début du XXème siècle. le jeune Manuel Palacios est un jeune métis né d'une mère Tehuelches et d'un père blanc.

Au décès de ce dernier, il est envoyé au séminaire. Malgré les discriminations et les humiliations, le jeune homme décidera de devenir prêtre. Un destin un peu hors du commun l'attend : il sera envoyé à Rome, participera à des expéditions dans la cordillère des Andes.

C'est d'ailleurs au cours de la première expédition à laquelle il participe qu'il va découvrir la condition de vie des Tehuelches, leurs légendes et surtout la représentation rupestre d'un animal cité dans la bible : une sorte de bison à une corne qui lui fait penser à une licorne.

Dès lors, il n'aura de cesse de prouver que cet animal existe réellement, notamment dans la Cordillère des Andes.

» le bison était une source, une lumière, un point de départ et d'arrivée pour ceux qui, guidés par le hasard ou une obsession aussi irrépressible que la mienne, le croisaient aussi mystérieusement que certains élus rencontrent Dieu. Je me risquerais à dire que mon aventure avec le bison était en quelque sorte, dans une certaine mesure, un rendez-vous avec Dieu, essentiel, qui me révéla la mission pour laquelle j'étais né, à savoir rendre le peuple tehuelche visible. »

» Les hommes les plus grands » est un roman que j'ai apprécié pour la découverte de ce peuple autochtone dont je n'avais jamais entendu parler, la quête quasi mystique du personnage principal, et ce que j'ai appris sur la façon dont l'Argentine a conquis les terres de la Patagonie.

La lecture en est toutefois exigeante de par le style et le vocabulaire utilisé par Fabian Martinez Siccardi. Un livre que l'on referme en se disant que l'on est un peu plus intelligent qu'avant.
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Fabián Martínez Siccardi, originaire de Río Gallegos, né en 1964, se sert probablement de ce qu'il a observé pour construire son roman et parler de ces hommes blancs qui ont colonisé ce coin de Patagonie.
On est au début du vingtième siècle, Manuel, né en 1906, est métis. Sa mère tehuelche et son père espagnol, ont fait de lui, un enfant, puis un homme partagé entre deux cultures. Rapidement seul avec sa mère (suite au décès du paternel), il se retrouve avec elle dans un ranch appartenant à des nord-américains. La propriétaire lui propose et impose un peu d'aller à l'école salésienne. Une fois là-bas, il comprend qu'il est un étranger, qu'il dérange et qu'il doit se plier à ce qu'on lui demande. Il se réfugie dans les études et excelle en dessin. Comme il s'intéresse aux peintures rupestres, il est choisi pour assister un archéologue sicilien, un scientifique atypique.
Au cours de ses observations, il est frappé par une peinture rupestre et voit un lien avec le peuple Tehuelche qu'il pense être « élu de Dieu » et venu de très loin. Devenu prêtre, pour une raison que je ne dévoilerai pas, il décide de partir à la recherche de la bête mystérieuse qu'il a vue. Il mettra à profit cette « enquête » pour mieux connaître la culture des Tehuelches en défendant leur cause. Ce ne sera, bien entendu, pas du goût de tout le monde. de plus, comme ses investigations ne tarderont pas à tourner à l'obsession, il ne sera pas forcément compris. Ce qu'il voudrait, au-delà de sa quête, c'est « avoir une place » dans la société, être traité comme les autres, reconnu en tant qu'être humain à part entière sans jugement faussé. Et bien sûr redonner une visibilité à tous les « oubliés ».
Ce récit mêle trame historique et imagination. L'auteur est passionné, ça se sent et il a dû énormément se documenter avant d'écrire. Manuel devenu religieux fait preuve d'empathie et doit parfois se retenir face aux excès de « ses collègues » qui lui expliquent que les indiens « sont élevés dans l'inculture, l'errance, éloignés de la main de Dieu, de la civilisation et du progrès. » Il n'est pas d'accord. Il essaie d'agir, de faire bouger les lignes mais ce n'est pas aisé.
L'écriture est plaisante (merci à la traductrice), le texte nous fait vivre une belle aventure et c'est prenant. le style indirect pour les dialogues est parfois un peu plus « morne » à lire. de l'action, des émotions, le dosage est bon. le caractère et les réactions des différents personnages sont bien étudiés, les scènes décrites d'une façon très visuelle. Il y a une atmosphère hybride de mélancolie, excitation, colère …
J'ai été interpelée par cette lecture. Je ne connaissais pas la vie des indiens de Patagonie et ça me donne envie de me renseigner un peu plus sur eux, ce qu'ils ont subi et comment ils ont évolué.
Fabián Martínez Siccardi est un des rares auteurs écrivains qui parle du génocide des indiens dans ce coin du monde et de ses conséquences actuelles. Il prépare d'ailleurs une série de podcasts pour approfondir ce sujet et également ouvrir les yeux des argentins qui, pour beaucoup, ignorent ce passé peu glorieux. Il a vécu plusieurs années hors de son pays, s'est-il lui aussi senti « un étranger » lorsqu'il est revenu ?

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Né au début du XXème siècle en Patagonie, d'une mère tehuelche et d'un père espagnol, Manuel Palacios s'engage dans la prêtrise au sein de l'ordre des Salésiens. 
Parce qu'il est doué pour le dessin, un archéologue italien fantasque qui voyage dans la meseta souhaite que le jeune métis l'accompagne lors d'une de ses expéditions. Un jour, Manuel est ainsi impressionné par une peinture rupestre représentant un bison unicorne. Il ne peut s'empêcher de faire le lien avec la licorne de la Bible. Dès lors, il n'aura qu'une obsession, prouver que les Tehuelches sont le peuple élu. 

A travers ce récit picaresque empreint de mysticisme, Fabián Martinez Siccardi nous propose un vibrant plaidoyer pour rendre visible un peuple décimé et spolié par les Argentins. 
Si le combat de Manuel Palacios s'apparente à celui de Don Quichotte contre les moulins à vent, la réussite du livre est de déconstruire le mythe d'une région inhabitée, la Patagonie, qui aurait attendu l'arrivée de l'homme blanc! 

"Bouteille, bactéries et balles : telles furent les trois "b" (qui en réalité étaient quatre si on y ajoute la Bible) de la colonisation.

Merci à Babelio et aux Editions Liana Lévi qui m'ont permis de découvrir les Tehuelches, ce peuple qui se caractérisait par sa haute stature (1,80)! Doù le titre du roman.


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critiques presse (1)
LaCroix
16 février 2024
Fabian Martinez Siccardi signe un roman picaresque sur le destin d'un prêtre métis salésien qui ne cessera de dénoncer, au cœur de la Patagonie, la tragédie de son peuple.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
A la fin d'un galop, il s'arrête à deux pas de moi, recule, avance, hésite puis vient plus près. Il me touche l'épaule de son museau, le bras de sa corne, me flaire. Il fait deux pas en arrière et en avant, hésite encore avant de me flairer. Je sens soudain sa langue sur la nuque. Sa bave me dégouline dans le dos. Il me lèche, nettoie la sueur et le sang. J'éprouve un plaisir étrange, voire inadmissible, et m'y abandonne comme si je me donnais en offrande à un être supérieur : je me redresse, mets mes bras et mes jambes en croix. Il me lèche le dos, le torse, les bras, les jambes, le visage, l'entrejambe. Ses gestes ne sont pas dénués de tendresse mais ils contiennent une nervosité, comme si à tout moment l'amour risquait de dériver en une violente férocité. Malgré mon alanguissement et le plaisir inénarrable, une part de moi reste sur ses gardes. Le bison me lèche comme une jument lècherait son poulain ou une chienne ses chiots. Et si ce n'était pas un mâle ? Les vaches ont bien des cornes, les chèvres aussi. Pourquoi n'ai-je jamais envisagé que le bison puisse être une femelle, ou qu'il ait les deux sexes, même si cela semble extravagant ?
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L’histoire du monde est tissée de fils tendus d'un siècle à l'autre, au travers des continents, avec la force d'un titan. Ils échappent à l’œil, mais si nous les découvrons, si nous les faisons résonner comme les cordes d'une harpe, ils révèlent les mystères les plus enfouis de l'humanité.
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Ni Houdini ni aucun magicien ou assistant de magicien de la planète n'auraient été capables de faire disparaître des millions de personnes par un double fond aussi élégamment que le gouvernement argentin s'y était pris pour gommer de la carte des nations entières au nez et à la barbe du reste du monde, des peuples qui vivaient depuis la nuit des temps sur un territoire gigantesque qu'ils s'approprièrent de manière unilatérale, sans fournir la moindre explication, en décidant qu'il leur avait toujours appartenu.
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Les indiens n'avaient jamais existé, et s'ils avaient existé, ils avaient disparu ou il en restait que quelques-uns, qui ne représentaient qu'un obstacle insignifiant.... Les Indiens invisibles, dépouillés de leur condition humaine.
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Nous chevauchames cinq heures jusqu'aux Colorados, et durant tout ce temps, au rythme des mouvements de bascule de mon bassin sur ma monture, dans un paysage de canyons et de pampa traversé de cours d'eau, j'eus un accès de dévotion similaire à celui qui m'avait ébranlé au cours de la nuit fébrile, atteint de méningite. Mais cette fois, l'objet de ma ferveur n'était plus Dieu. En plus de me fouetter le visage, le vent me soufflait quelque chose d'inintelligible, et je décidai que mon aspiration suprême, ma raison essentielle d'être au monde consisterait à devenir un apôtre, un croisé, un sauveur de la race tehuelche. C'était une conviction si forte, si écrasante, qu'à la fois exalté et effrayé, je compris que dès que le destin m'obligerait à choisir entre mon apostolat religieux et ma mission au sein de la communauté indienne, je trahirais forcément le premier.
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