Rien n'a changé, ni ces tabourets, ni cette impossibilité de se rapprocher autrement qu'en tendant les mains. Les box sont à peine éclairés. Sur leurs cloisons défraîchies des cœurs, des prénoms, des tags de dealers sont écrits et dessinés à la va-vite. Des insultes, aussi, tout se croise et se décroise au parloir, esprits chagrins, amoureux transis, mauvais coucheurs, innocents, coupables et leur souffre-douleur. Le brouhaha agace Alex, qui attend l'arrivée de son père en frissonnant. Nous sommes aux prémices du printemps, Fresnes n'est pas très chauffé, le confort n'y est pas la priorité.