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Citation de michelekastner


C'était surtout de petites embarcations qui partaient de Tunisie. De vingt-cinq à trente personnes par voyage. Des zodiacs en fibre de verre, des canots pneumatiques, ou de vieilles barques de pêche. Comme celle qui a coulé devant le cap Bon. Les gros gabarits étaient trop encombrants. Trop lents. Et trop souvent les vedettes tunisiennes les ramenaient jusqu'à la côte. Mais au départ de Libye, c'est différent. Les policiers corrompus assurent la protection. Les trafiquants procurent les passagers. Et les courtiers fournissent les bateaux de pêche. Ils savent qu' y en a des dizaines et des dizaines. Ils ont déjà fait l'inventaire de la flotte disponible (...). La police tunisienne augmente ses contrôles le long de la côte. Le trajet vers l'Europe se déplace vers la Libye. Et les débarquements en Sicile continuent. Et pourtant, tout le monde a l'air satisfait. La dictature tunisienne. Le gouvernement italien. Le régime libyen. Peut-être parce que le prix de l'accord, aucun d'entre eux ne le paye, mais plutôt des dizaines de milliers d'hommes et de femmes africains en route vers l'Europe. Dès lors, la traversée de la Méditerranée est beaucoup plus dangereuse. Et leur vie devient une marchandise d'échange dans la négociation secrète entre Rome, Bruxelles et Tripoli.
L'intention affichée est de pardonner au colonel Kadhafi, qui passe du statut de chef de terrorisme international à celui de chef d'Etat ami de l'Union européenne. Et, par ricochet, des Etats-Unis.
Mais il ne peut s'agir du seul objectif des négociations, ce serait trop simple. La politique internationale est faite de grands mensonges. La vérité se cache toujours sous le masque des versions officielles.
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